Airbus confirme la suppression de 10.000 emplois et la cession de six sites

 
 
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Louis Gallois, le président d’Airbus, lors d’une conférence de presse, le 28 février 2007 à Toulouse. (Photo : Eric Cabanis)

[28/02/2007 21:09:18] TOULOUSE (AFP) L’avionneur européen Airbus a dévoilé mercredi les détails de son plan, prévoyant un total de 10.000 suppressions d’emplois et la future cession de six usines en Europe, avec une répartition relativement équilibrée entre France et Allemagne.

L’inquiétude était de mise chez les salariés des sites français et allemands concernés. A Varel, Nordenham et Laupheim, les ouvriers ont cessé le travail mercredi. En France, des débrayages et des rassemblements ont ponctué la journée dans plusieurs usines.

La France sera la plus touchée par ces réductions d’effectifs prévues sur quatre ans, avec 4.300 emplois, contre 3.700 en Allemagne, 1.600 en Grande-Bretagne et 400 en Espagne, a détaillé devant la presse le PDG d’Airbus, Louis Gallois, après avoir présenté le plan “Power8” aux représentants des salariés.

Airbus cèdera en revanche trois usines en Allemagne, contre deux en France et une en Grande-Bretagne, soit six sur seize.

La moitié des suppressions d’emplois concerneront les intérimaires et les sous-traitants, les 5.000 restants touchant les effectifs “de structure” d’Airbus (hors production).

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Le désarroi des salariés du site Airbus de Saint-Nazaire le 28 février 2007 après l’annonce du plan social qui prévoit la vente de leur usine, (Photo : Franck Perry)

Ces coupes se feront par mesures volontaires et départs anticipés en retraite. Aucun licenciement sec n’est prévu “à ce stade”, mais Airbus “pourrait devoir envisager des mesures supplémentaires” après un premier bilan “dans les 10 à 18 mois qui viennent”, a prévenu M. Gallois.

L’objectif du plan d’économiser 2,1 milliards d’euros par an à partir de 2010 et de générer 5 milliards d’euros de trésorerie d’ici là est “un minimum”, a souligné le patron de l’avionneur.

“Airbus est confronté à plusieurs défis: en premier lieu la faiblesse du dollar, qui a fait baisser notre compétitivité de 20% ces dernières années, les difficultés de l’A380, et le financement du long-courrier A350”, a-t-il rappelé.

L’avionneur va par ailleurs rationaliser sa production, pour se concentrer sur ses coeurs de métier et externaliser les autres tâches, à l’instar de Boeing. “Nous fabriquons trop en interne”, a déploré M. Gallois, qui compte sous-traiter 50% de l’A350 à des co-investisseurs.

Pour les sites de Méaulte en France, Filton en Grande-Bretagne, et Nordenham en Allemagne, “Airbus envisage des partenariats industriels (…) pour faciliter leur mutation technologique du métallique vers la fabrication de matériaux composites”. Cela va nécessiter un investissement “de 500 à 600 millions d’euros”, a dit M. Gallois. Méaulte pourrait notamment être cédé au français Latéocère.

Mais “ces sites resteront dans le giron d’Airbus” en bénéficiant de contrats de longue durée avec l’avionneur, selon M. Gallois.

Trois autres — Saint-Nazaire-Ville en France, ainsi que Lupheim et Varel en Allemagne — seront vendus.

Concernant la répartition des tâches entre France et Allemagne, le futur A350 sera assemblé à Toulouse, tandis que Hambourg verra sa charge de travail augmenter sur la famille à succès des monocouloirs A320, dont il assemblera également la prochaine génération.

M. Gallois souhaite à l’avenir “une chaîne d’assemblage par appareil”.

“Les sacrifices sont équitablement répartis” entre différents pays, a conclu le patron d’Airbus.

La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays avait défendu avec véhémence ses intérêts, a estimé que le plan “respectait le principe de l’équilibre” entre la France et l’Allemagne.

En Grande-Bretagne et en Espagne, les pays les moins lourdement touchés, l’heure était plutôt au soulagement. Londres s’est félicité du maintien de l’activité de construction d’ailes au Royaume-Uni.

Le syndicat FO (majoritaire) a prévenu que les salariés allaient “mettre la pression” sur les actionnaires.

 28/02/2007 21:09:18 – © 2007 AFP