L’Algérie
fait partie des pays méditerranéens dont le climat est des plus propices à
la culture de l’olivier. Elle se positionne après l’Espagne, l’Italie, la
Grèce et la Tunisie qui sont par ordre d’importance, les plus gros
producteurs au monde d’huile d’olive.
En Algérie, les superficies occupées par l’olivier sont
de l’ordre de 281.000 ha auxquels il faut ajouter 110.000 ha qui doivent
entrer progressivement en production à partir de 2007 et sur trois ans.
Avec 32 millions d’oliviers, l’Algérie est en passe de
rattraper son retard et, pourquoi pas, arracher une place plus honorable
dans le classement mondial.
La production d’huile a atteint, pour l’exercice passé
(2006), 35 000 tonnes et celle de l’olive de table 80.000 tonnes. Comparée à
celle de la Tunisie, la production de l’Algérie en huile d’olive ne
représente qu’un tiers. La Tunisie produit environ 110.000 tonnes dont elle
exporte 70 % essentiellement en Europe et 30% réservés à la consommation des
citoyens tunisiens. La superficie exploitée est de 1,6 million d’ha.
Contrairement à celle du voisin de l’Est, la filière
huile d’olive de l’Algérie accuse un retard de développement en amont et en
aval La sécheresse et les incendies de forets dans certaines régions du pays
n’ont pas été les seuls responsables de ce retard. La culture de l’olivier,
le savoir-faire dans ce domaine, mais aussi les structures d’appui font
défaut de façon dramatique.
L’absence de laboratoires spécialisés, d’unités de
conditionnement, mais également la non maîtrise du processus complet, font
que l’huile d’olive algérienne ne peut rivaliser avec les productions des
pays concurrents malgré sa qualité indéniable.
Conséquence : la sélection des catégories d’oliviers,
l’extraction et le conditionnement, mais aussi la mise à niveau de la
fonction commerciale, en particulier l’exportation se trouvent être
incapables d’assurer une offre concurrentielle sur le marché international
dominé par les Européens dont l’exigence du respect de normes strictes ne
diminue en rien la qualité intrinsèque du produit algérien. Car, souvent
analysée, notre huile a un taux d’acidité des plus recherchés aujourd’hui et
qui le lui confère la qualité d’extra vierge.
Du coup, l’Algérie exporte une quantité très limitée
par rapport à sa production, et le plus souvent par ces mêmes gros
producteurs européens qui en font un mélange. La Tunisie et le Maroc, pays
maghrébins devenus en si peu de temps des concurrents potentiels, arrivent à
placer sur le marché mondial environ 70 % de leurs productions nationales,
en dépit des problèmes de coûts de production élevés qu’ils encourent.
Pour la Tunisie, l’intervention des pouvoirs publics,
pour l’année 2006, a permis d’éviter in extremis une série de faillites,
dont les causes viendraient de l’effondrement des coûts sur le marché
mondial.
Pour l’Algérie, le problème est tout autre. Malgré la
qualité physico-chimique et organoleptique, le produit éprouve des
difficultés à s’exporter en tant que label. La quasi-totalité de l’huile
algérienne, qui est exportée, l’est sous la forme de vrac. Le produit est
cédé souvent à des prix sacrifiés.
Pour l’heure, le conditionnement de l’huile d’olive en
Algérie est à ses premiers pas pour ne pas dire inexistant. La prise en
charge de cette filière, en termes d’organisation, d’infrastructures et de
réglementation aura pour effet de maintenir voire d’augmenter l’engouement
des conditionneurs et des exportateurs qui, parfois, sont découragés, au
bout de leurs premières démarches infructueuses. Sachant bien évidemment que
la particularité du produit, exige l’émergence d’opérateurs spécialisés,
tout le long du circuit.
Le coaching qui, en principe, devait permettre de
mettre à niveau le process, et les procédures de gestion de ce secteur
d’activité, qui, comme nous devons le savoir, commence à partir du choix du
terrain et des plants, assuré par des experts, pour permettre d’inscrire la
production algérienne dans les normes internationales, en amont et en aval,
doit être mis en œuvre et de façon accéléré. Les huileries disponibles en
nombre assez élevé et d’un niveau technologique tout à fait indiscutable
puisque des marques internationales notoirement connues équipent nos
oléiculteurs (Je cite ALFA LAVAL, PIERALISI, RAPPANELLI) se heurtent
cependant au problème du savoir faire dans le respect des process
recommandés par les spécialistes pour l’obtention d’une huile de qualité et
de l’utilisation proprement dite de ces équipements.
Quand on parle de process, nous visons évidemment
l’ensemble du cycle de production qui commence du choix des lieux de
plantations, des plants mais aussi des conditions de collecte des olives, de
stockage, de transport, de la trituration, de la pression, du stockage du
produit fini, des analyses labo et enfin l’embouteillage et l’étiquetage. Le
but étant le respect du process mais, respect, également, des différentes
phases dans le temps et en dernier ressort sélectionner l’huile selon la
catégorie (extra vierge, vierge, lampante ou courante). A signaler que cette
dernière n’est consommée que très rarement sur le marché international.
Aussi, pour s’exporter dans des conditions conformes à
la réglementation internationale, l’huile d’olive algérienne doit-elle obéir
aux normes internationales, et de ce point de vue, nous devons savoir que
seule l’huile extra vierge est acceptée par les opérateurs du commerce de
cette denrée, donc d’acidité inférieure à 0.8. Encore faudrait-il se
présenter sur le marché avec des prix de vente concurrentiels.
Le produit algérien se vend, lui, à des prix très
variés, entre 2.5 USD et 5. USD fob ou cfr, selon les cas.
Cette huile est déplacée aux quatre coins du monde par
des containers spéciaux. Le ministère de l’Agriculture a récemment pris des
mesures salutaires pour cette filière, mesures qui devront augmenter la
production et valoriser la qualité : il faut donc se préparer dès à présent
pour organiser ce secteur notamment en créant les conditions nécessaires
d’une certification de nos produits, en créant les structures d’accueil : –
conditions de stockage – organismes de contrôle et d’analyses – circuit
interne de distribution – circuit d’exportation – formation de spécialistes
dans l’oléiculture et la technologie de l’huile (extraction
+conditionnement).
Tableau des statistiques
2006/2007-source-COI-Madrid Campagne 2006 / 07 (1er octobre 2006 – 30
septembre 2007) (1.000 tm)