[01/03/2007 11:06:28] MILAN (AFP) Problèmes logistiques, qualité défaillante ou volonté de se réorienter vers le haut de gamme: dans des secteurs de prédilection du Made in Italy comme le textile ou l’industrie mécanique des industriels réinvestissent en Italie après avoir délocalisé. “Dans la mécanique, le meuble ou même le textile, pourtant durement touché par les délocalisations, on constate que certaines productions reviennent en Italie”, explique Marco Fortis, économiste et vice-président de la fondation Edison, spécialisée dans l’économie industrielle. “Des industriels ont été déçus par la qualité des produits fabriqués à l’étranger ou touchés par des problèmes de livraison. En outre, dans le textile, on atteint des limites dans les gains de compétitivité et dans ce qui peut être délocalisé”, ajoute-t-il. Dans ce secteur, la décrue du nombre d’emplois s’est ralentie l’an dernier puisque le nombre de salariés a reculé de 0,8% à près de 521.000 postes, après des baisses de 3% à 5% les années précédentes. “Il y a des signes accréditant une révision des stratégies de délocalisations. Certains groupes cherchent à se recentrer sur le +Made in Italy+ via une offre plus haut de gamme en terme de qualité, de technologie et de services”, souligne Paolo Zegna, président de la fédération italienne du textile/habillement. Aucun dirigeant ne remet cependant en cause la nécessité à un certain moment de délocaliser pour rester compétitif. Ainsi la société Piquadro, spécialisée dans les sacs et articles en cuir a commencé par investir en 1998 dans une usine en Chine pour développer ses volumes. Grâce à cette croissance réussie, elle a décidé l’an dernier de consacrer 8 millions d’euros dans un centre de logistique, de marketing et design près de Bologne (nord). “La Chine représente 22% seulement de nos coûts. Nous avons choisi d’investir en Italie dans des secteurs d’excellence qui nous permettent d’assurer une livraison rapide et d’assurer une qualité au client”, explique son patron Marco Palmieri. “Il s’agit d’un retour en force de la marque et de l’intangible qui font la force du Made in Italy. J’ai l’impression que l’on assiste à une fin de cycle dans les délocalisations sauvages, la ruée vers la Chine à tout prix marque le pas de mon point de vue”, ajoute-t-il. L’industrie mécanique a aussi délocalisé en Europe de l’Est ou en Asie mais principalement les phase de production les plus pauvres en technologie. “L’idée répandue il y a cinq ou sept ans que tout était délocalisable est révolue et il y a un certain flux de retour d’investissements”, explique Ettore Riello, président de la fédération des industries mécaniques (Anima). “Je ne crois absolument pas à une désindustrialisation de l’Europe, et à fortiori de l’Italie”, ajoute-t-il. Dans l’industrie mécanique comme dans celle des machines-outils, les dirigeants mettent en avant le savoir-faire italien qui n’est pas rattrapable aussi vite que prévu. “L’attraction des pays asiatique est forte mais l’évolution n’est pas aussi linéaire que prévu. Notre secteur intègre une forte composante de technologie qui rend délicate les délocalisations”, indique Alberto Tacchella, président de l’Ucimu, qui regroupe les fabricants de machines-outils. “Le critère de la sécurité est crucial sur des machines-outils et dans ce domaine l’Italie, comme l’Allemagne, gardent un temps d’avance”, ajoute-t-il. Dans la machine-outil, la reprise en 2006 a été tirée par les exportations, “signe que la marque Italie est très appréciée” observe ainsi M. Tacchella. |
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