| Â | ||
| Â | ||
[01/03/2007 14:30:42] FRANCFORT (AFP) Bousculé sur le marché allemand, Deutsche Telekom veut repartir à la chasse aux acquisitions à l’étranger, une décision qui marque la reprise en main par le nouveau patron René Obermann pressé par les actionnaires d’améliorer rapidement la rentabilité du groupe. “Contrairement à ce qui était le cas dans le passé, nous n’excluons plus de croître à l’étranger par des acquisitions, en particulier dans la téléphonie mobile”, a déclaré jeudi le jeune président du directoire (44 ans) lors d’une conférence de presse à Bonn (ouest). De gros achats sont “tout à fait possibles”, à condition d’être “ciblés”, a-t-il même ajouté. Attendu au tournant, René Obermann se démarque de son prédécesseur, Kai-Uwe Ricke, évincé en novembre dernier faute d’avoir réussi à mettre un terme à l’hémorragie des clients en Allemagne, où la guerre des prix fait rage aussi bien dans la téléphonie mobile que fixe. L’an passé, le groupe a perdu plus de 2 millions d’abonnés dans la division téléphonie fixe (T-Com, qui comprend aussi l’internet, rebaptisée désormais T-Home). Le fonds spéculatif américain Blackstone, qui détient depuis le printemps dernier une part de 4,5% du capital, a clairement dit qu’il voulait voir son investissement payer. M. Ricke n’avait pas résisté longtemps aux critiques exprimées publiquement par ce hedge fund. L’Etat, qui détient encore 32% de l’opérateur, a lui aussi exigé des résultats. Le remède de M. Obermann consiste d’abord à se recentrer sur la vache à lait du groupe, la téléphonie mobile, qu’il avait dirigé pendant quatre ans avant de devenir patron du numéro un européen des télécommunications. Il n’a pas identifié de cibles d’acquisitions éventuelles, mais indiqué regarder en direction des pays émergents. “Nous sommes très dépendants des marchés allemand, européen et américain. Mais nous n’avons pas de véritable présence sur les marchés à forte croissance”, a-t-il fait valoir. Le géant britannique de la téléphonie mobile Vodafone est déjà passé à l’action dans ce domaine, avec sa prise de contrôle de Hutchison Essar en Inde pour plus de 11 milliards de dollars. Autre grand axe de croissance, l’internet à haut débit. Deutsche Telekom veut développer, grâce au réseau en cours d’installation d’internet à très haut débit, son offre dans la télévision via le net et espère attirer ainsi environ 1,5 million de clients d’ici 2010 en Allemagne. Deutsche Telekom compte parallèlement se séparer d’activités jugées non stratégiques, dont les fournisseurs d’accès à internet français Club Internet et espagnol Ya.com et d’autres actifs aux Etats-Unis et en Allemagne. En tout, il espère empocher une somme d’au moins “3 milliards d’euros” à court terme, selon le directeur financier Karl-Gerhard Eick. Pour la filiale de service informatique T-Systems, jugée trop faible à l’étranger, il est en quête d’un ou plusieurs partenaires. Les français Atos Origin et CapGemini ou encore l’américain EDS avaient été cités dans le passé, dans la presse, comme des candidats potentiels. Enfin, pour réduire les coûts, le groupe va externaliser les services de maintenance et les centres d’appels de sa division T-Home. Entre 49 et 50.000 salariés, dont les horaires de travail vont augmenter et les salairés baisser, sont concernés. Le syndicat des services ver.di a déjà agité la menace d’une grève. Ces mesures s’ajouteront aux 32.000 suppressions d’emplois que le groupe est déjà en train de mettre en oeuvre. Les charges liées à ce plan l’ont fait plonger dans le rouge au quatrième trimestre. Et sur l’ensemble de 2006, son bénéfice net a fondu de 43% à 3,16 milliards d’euros. La stratégie de M. Obermann semblait peu impressionner la Bourse de Francfort, déçue par des résultats trimestriels inférieurs aux attentes: l'”action T” cédait 3,10% à 13,14 euros à 12H14 GMT, dans un marché en recul de 0,45% à la même heure. |
||
|
