[01/03/2007 12:33:03] ALGER (AFP) Plus de 700 experts algériens ont tracé une feuille de route sur quinze ans pour relancer une industrie algérienne sinistrée, mais de nombreux obstacles restent à surmonter pour l’inscrire dans les faits. Au terme des premières “Assises industrielles” du pays depuis qu’il s’est converti à l’économie de marché dans les années 1990, ces experts ont notamment préconisé mercredi soir à Alger la refonte du système de financement de l’économie et de formation des cadres et l’amélioration de l’accès des entreprises au foncier industriel. L’Algérie, qui tire des hydrocarbures plus de 97% de ses recettes en devises et plus de 65% de ses recettes fiscales, veut relancer son industrie pour enrichir sa croissance et résorber son chômage chronique. Le gouvernement veut relancer des filières à forte valeur ajoutée, ayant un effet d’entraînement sur le reste de l’économie, parmi lesquelles figurent la chimie, la pétrochimie, les industries électronique, pharmaceutique, alimentaire et mécanique, les matériaux de construction et les nouvelles technologies de l’information (NTIC). Le ministre des Participations, Hamid Temmar, cheville ouvrière de ces Assises, souhaite associer à cette relance les investisseurs algériens et étrangers, sous la forme de partenariats avec les industries existantes ou à travers de nouveaux investissements directs. Répondant aux craintes des investisseurs nationaux, M. Temmar a souligné qu’il n’admettrait pas que les opérateurs étrangers “envahissent le pays et provoquent l’éviction des investisseurs nationaux”. Pour faire face à cette concurrence, il a promis de renforcer les entreprises algériennes à travers un plan de mise à niveau. Réda Hamiani, nouveau président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), principal syndicat patronal algérien, a déploré que 80% des crédits bancaires se dirigent vers le secteur public au détriment du secteur privé. Des intervenants ont demandé aux autorités de faciliter l’accès des entreprises aux terrains industriels – dépendant en grande partie de l’Etat – et réclamé une sérieuse refonte du système de formation des cadres pour le rapprocher des demandes des entreprises. Le pays compte un grand nombre de “diplômés chômeurs”, dont la formation souvent de mauvaise qualité, ne correspond pas à la demande des entreprises. L’économie algérienne, dopée par la flambée des prix du pétrole, disposait fin 2006 de 78 milliards de dollars de réserves de change, mais les recettes hors hydrocarbures représentaient moins d’un milliard de dollars contre 54 milliards de revenus pétroliers et gaziers. Le secteur étatique industriel, mis en place dans les années 1970, faiblement productif, souffrant de sureffectifs et de sous-capitalisation, a englouti quelque 36 milliards de dollars de subventions publiques diverses entre 1991 et 2005, sans se redresser, ont relevé les experts. Les chômeurs représentent près de 13% de la population active algérienne, pour une population totale de 33 millions d’habitants. Le taux de croissance a tourné, ces trois dernières années, autour de 5% par an, nettement insuffisant selon les experts pour résorber le sous-emploi. Dans un message à ces Assises, le président Abdelaziz Bouteflika a estimé que “l’industrie est le meilleur garant d’une croissance stable à l’abri des brusques retournements de la production et des cours des hydrocarbures” et souhaité que l’Algérie “retrouve sa place de leader régional” dans ce secteur. |
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