[01/03/2007 15:37:35] HELSINKI (AFP) En tête des classements de compétitivité européens et mondiaux, l’économie finlandaise continue d’afficher une santé insolente avec une croissance de 5,5% en 2006 qui devrait faire les affaires du gouvernement de centre-gauche aux législatives du 18 mars. Après 3,7% en 2004 et 2,9% en 2005, la croissance finlandaise a conservé l’an dernier un rythme parmi les plus soutenus de la zone euro. Seuls l’Irlande, le Luxembourg et la Grèce font mieux ou aussi bien. Il faut remonter à 1997, avec 6,1%, pour retrouver un niveau de croissance comparable. “C’est assez impressionnant”, s’est félicité Jussi Mustonen, chargé de la politique économique à EK, la Confédération des entreprises finlandaises. Le bond de la croissance en 2006 est en partie dû à la reprise de la production dans le secteur papetier — secteur clé du pays — qui avait été interrompue pendant six semaines à l’été 2005. “Mais même prenant en compte cette correction, ce sont de très bons chiffres”, a indiqué M. Mustonen à l’AFP. Le gouvernement et le patronat tablent sur une croissance de 3% en 2007, à “moins d’un revers de conjoncture dramatique” comme un effondrement des marchés financiers dont les investisseurs ont craint d’enregistrer les prémisses ces derniers jours en Asie, a souligné M. Mustonen. Pour l’heure, les principaux indicateurs de ce petit pays de 5,2 millions d’habitants hyper dépendant de la demande extérieure sont au vert. Le chômage est en recul constant, les investissements et la consommation augmentent, la balance commerciale est excédentaire, les comptes publics sont équilibrés et la dette diminue. Les exportations se sont accrues de 10% en 2006. Les deux tiers des revenus à l’exportation proviennent de l’Union européenne mais ces échanges croissent à un rythme de deux à cinq fois moins élevé que ceux avec la Chine ou la Russie. La consommation privée a progressé de 3% grâce à la baisse du chômage et au renforcement du pouvoir d’achat, lui-même dû aux baisses d’impôts et à la hausse des salaires. Parallèlement, l’inflation (1,3% en janvier) est contenue. Elle montre quelques signes d’accélération depuis octobre tout en restant inférieure à la moyenne de la zone euro. A deux semaines des législatives, la confirmation de l’excellente tenue de l’économie finlandaise devrait bénéficier aux partis du gouvernement de Matti Vanhanen (sociaux-démocrates et centristes), au coude à coude dans les sondages devant les conservateurs. Dans un entretien à l’AFP, M. Vanhanen (Centre) s’est targué d’avoir créé les conditions de la croissance depuis son arrivée aux affaires en 2003. Le gouvernement, souligne-t-il, a réduit la pression fiscale (-0,5 point en 2006, à 43,5% du PIB), a rempli son objectif de 100.000 créations d’emplois et ramené le chômage sous la barre des 8% (7,6% en janvier) contre 9% en 2003. “Mon objectif est de faire baisser le chômage sous les 6% au cours de la prochaine législature et de créer 100.000 emplois supplémentaires”, a affirmé Matti Vanhanen. Il promet également des baisses d’impôt supplémentaires tout en injectant plus d’argent dans le système de santé et les services aux personnes âgées et en pérennisant l’équilibre des comptes publiques. Côté syndical, on note que le bilan du gouvernement Vanhanen restera aussi marqué par l’accélération des délocalisations des emplois industriels. Les entreprises, dans le même temps, connaissent des difficultés croissantes pour recruter du personnel qualifié alors que la cohorte de personnes en âge de travailler commencera à diminuer dès 2012 dans ce pays où le vieillissement est l’un des plus rapides en Europe. |
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