Les prix du pétrole en baisse mais fermes, grâce à la vigueur de la demande

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[02/03/2007 21:48:18] NEW YORK (AFP) Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse vendredi, la nervosité ayant gagné le marché après la forte instabilité qu’ont connu les places financières mondiales cette semaine, mais ils restaient soutenus par une demande américaine très vigoureuse.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril a perdu 36 cents, clôturant à 61,64 dollars.

Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a perdu 3 cents, terminant à 62,08 dollars sur l’échéance d’avril.

Les cours ont gagné 0,8% à New York et 2% à Londres depuis vendredi dernier. Pour la première fois de l’année, ils ne sont pas repassés une seule fois sous la barre des 60 dollars.

Ils ont notamment été soutenus par une demande américaine qui reste très vigoureuse en dépit du ralentissement de l’économie américaine.

Selon les derniers chiffres du département américain de l’Energie (DoE), sur les quatre semaines achevées le 23 février, les Américains ont en effet consommé 21,8 millions de barils de produits pétroliers par jour en moyenne, soit un bond de 7,5% sur un an et un record pour le mois.

Face à cette demande en hausse, l’offre semble à l’inverse se contracter, ce qui contribue à soutenir les cours.

Le rapport du DoE a ainsi fait état, mercredi, d’une baisse plus importante que prévu des stocks américains de produits distillés et d’essence.

“La diminution des réserves -conséquence des incidents qui se sont produits dans les raffineries américaines et des faibles taux de fonctionnement de ces raffineries- combinée à une forte demande, ont en fait davantage d’impact que les actions de l’Opep”, a relevé Mike Fitzpatrick, de la Fimat.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait décidé de réduire sa production de 500.000 barils à partir du 1er février, mais continuerait à produire plus que prévu, selon M. Fitzpatrick.

Aux dires des analystes, le rebond des cours a néanmoins été ralenti cette semaine par la débâcle qui a frappé toutes les places financières mondiales, dans le sillage de la Bourse de Shanghaï.

“Le marché espère un retour à la stabilité sur les marchés asiatiques”, a estimé Phil Flynn, d’Alaron Trading.

“Les courtiers craignent en effet de revivre la débâcle qui avait suivi la crise financière asiatique de 1997, une crise dévastatrice pour les cours du pétrole, les actions des compagnies pétrolières et les économies des pays producteurs de pétrole”, a poursuivi l’analyste.

“Les cours sont influencés par les craintes des investisseurs de voir un ralentissement économique en Asie peser sur la demande; toute l’incertitude qui entoure le sujet empêche en tout cas les prix de progresser davantage”, a aussi estimé M. Flynn.

De nombreux analystes estiment en effet que les cours pourraient grimper plus haut que leurs niveaux actuels.

Kevin Norrish, analyste de Barclays Capital, estime ainsi que le baril pourrait évoluer à 62,50 dollars, voire 65 dollars.

Le marché continue par ailleurs de surveiller les développements du dossier nucléaire iranien, car il redoute de voir l’Iran, quatrième producteur mondial d’or noir, utiliser son pétrole comme arme de négociation.

Les Six sont “pleinement d’accord sur le cadre” d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU dans le dossier du nucléaire iranien, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy.

Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie pourraient ainsi commencer à ébaucher un projet de résolution la semaine prochaine, selon le département d’Etat américain.

 02/03/2007 21:48:18 – © 2007 AFP