[04/03/2007 13:01:36] WASHINGTON (AFP) Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson effectue à partir de lundi une mini-tournée en Asie qui devrait lui permettre de parler de la tourmente boursière, des taux de changes du yen et du yuan et des déficits commerciaux avec la Chine. M. Paulson se rendra au Japon, en Corée du Sud et en Chine au cours de cette visite prévue de lundi à jeudi. Le hasard du calendrier fait qu’il arrivera en Asie juste après la tempête qui a balayé les places boursières dans le monde, dans le sillage de celle de Shanghaï. M. Paulson commencera sa visite asiatique par le Japon lundi et mardi, où il rencontrera le ministre des Finances Koji Omi et le gouverneur de la banque centrale Toshihiko Fukui notamment. La partie japonaise de son voyage lui permettra sans doute de parler des taux de changes, qui ont été l’un des sujets principaux au dernier G7-Finances, et des pratiques de “carry trade” qui ont joué un rôle dans la crise boursière. Le “carry trade” est une technique spéculative consistant à emprunter des capitaux à bas prix – dans des pays où les taux d’intérêt sont très bas, comme au Japon – pour les investir dans des économies où les rendements sont meilleurs. Le directeur-général du Fonds monétaire international, Rodrigo Rato, avait mis en garde lundi contre ce type d’opérations en estimant que les investisseurs n’étaient peut-être pas assez conscients des risques. Depuis la crise boursière, ces opérations sont devenues un peu moins intéressantes car le yen s’est apprécié. Le taux de change du yen sera sans doute abordé, même si, après l’incapacité du G7 à prendre nettement position sur le sujet à la mi-février, il est peu probable que cela débouche sur des résultats marquants. Le secrétaire au Trésor se rendra ensuite à Séoul le 6 mars, où il aura des entretiens bilatéraux avec le président Roh Moo-Hyun et le ministre des Finances Kwon O-Kyu. Cette visite le conduira ensuite en Chine, alors que l’annonce vendredi de la vente de près de 500 missiles américains à Taïwan a provoqué le mécontentement de Pékin. Henry Paulson a fait de la Chine, où ce sera sa troisième visite depuis son arrivée au Trésor en juillet, l’une des priorités de son action, avec pour objectif d’obtenir une plus grande flexibilité du taux de change du yuan. Les Chinois “doivent arriver au point où la valeur de leur monnaie sera déterminée par les marchés, et il sera plus facile pour eux d’arriver à ce point s’ils ont des marchés des capitaux qui fonctionnent”, a-t-il affirmé vendredi sur la radio NPR. Le secrétaire au Trésor a répété qu’Américains et Chinois étaient “d’accord sur les principes de réformes”, mais pas sur le rythme. “Ils disent que s’ils avancent trop vite, cela sapera leur stabilité économique (…) Nous pensons exactement le contraire. Il y a un risque bien plus grand à avancer trop lentement”, a-t-il affirmé. Les Etats-Unis affichent un déficit commercial record vis-à-vis de la Chine, qui a représenté l’an dernier plus du quart du déséquilibre total à 232 milliards de dollars. Enfin, dans un contexte de réchauffement du dialogue avec la Corée du Nord, cette visite pourrait permettre de discuter du gel des avoirs nord-coréens dans une banque de Macao pour cause de blanchiment d’argent. Le secrétaire adjoint au Trésor Daniel Glaser avait estimé le 26 février: “Nous sommes dans une position où nous pouvons commencer à prendre des mesures pour résoudre” ce dossier et avait ajouté que des “mesures spécifiques” seraient prises “aussi vite que possible”. |
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