Bourse : Tokyo et Washington minimisent la gravité de la crise

 
 
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Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et le ministre japonais des Finances Koji Omi, à Tokyo le 5 mars 2007 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[05/03/2007 14:50:48] TOKYO (AFP) Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et le ministre japonais des Finances Koji Omi ont minimisé lundi la gravité de la chute actuelle des Bourses mondiales, affirmant que les marchés finiraient par refléter à nouveau la solidité de l’économie mondiale.

M. Paulson a entamé au Japon une tournée régionale qui doit le conduire également en Corée du Sud et en Chine, au beau milieu d’une forte tempête boursière mondiale née la semaine dernière en Asie.

Les Bourses asiatiques et européennes ont à nouveau chuté lundi, poursuivant leur sévère correction amorcée la semaine dernière par la Bourse de Shanghaï et qui s’est propagée dans le monde entier.

Mais, à l’issue d’un dîner lundi soir dans un restaurant traditionnel de la capitale nippone, MM. Paulson et Omi ont affirmé que ces dégringolades boursières ne devaient pas provoquer une inquiétude excessive.

“Nous sommes tombés d’accord pour dire que les fondamentaux de l’économie sont forts au Japon et aux Etats-Unis”, a déclaré M. Omi aux journalistes.

Interrogé sur la volatilité actuelle des marchés, le ministre des japonais a déclaré qu’il n’était “pas inquiet, car les mécanismes du marché fonctionnent”.

“Nous sommes tombés d’accord pour dire que les fondamentaux de l’économie mondiale sont solides”, et “nous partageons l’opinion selon laquelle les marchés devraient refléter les fondamentaux”, a-t-il ajouté.

“Quiconque a observé les marchés sait qu’ils ne reflètent pas toujours à terme l’évolution des fondamentaux de l’économie, et que les marchés n’avancent pas pour toujours dans une direction de manière linéaire”, avait déjà déclaré M. Paulson dimanche sur la chaîne de télévision ABC, en écartant tout risque de récession aux Etats-Unis.

La question des taux de change a également figuré au menu du dîner des deux ministres, alors que les responsables politiques mondiaux affichent une inquiétude de plus en plus grande face au “carry trade”, une pratique spéculative qui consiste à emprunter de l’argent dans les pays où les taux d’intérêt sont bas (comme le Japon) pour le placer là où il rapportera plus.

Ce “carry-trade” a considérablement affaibli le yen sur le marché des changes ces derniers mois, puisque ceux qui empruntent des yens à bas coût les changent ensuite contre la monnaie du pays où ils veulent placer ces sommes.

Cependant, la devise nippone s’est nettement appréciée depuis une semaine, la crise boursière mondiale ayant effrayé certains investisseurs qui ont, semble-t-il, démantelé une partie des “carry-trade”.

“Je crois que la valeur du yen est déterminée par le marché et par les taux, dans un environnement adéquat de libre-marché”, a déclaré lundi soir M. Paulson, réaffirmant sa position traditionnelle selon laquelle le gouvernement japonais n’était pas responsable de la faiblesse du yen.

A l’inverse, plusieurs responsables européens avaient indirectement accusé ces derniers temps Tokyo de manipuler le yen en faisant pression sur la Banque du Japon pour qu’elle maintienne ses taux d’intérêt très bas.

La banque centrale nippone a relevé le 21 février son taux directeur d’un quart de point à 0,50%, soit son niveau le plus élevé depuis 1998.

M. Paulson, qui a également effectué lundi une visite de courtoisie chez le Premier ministre nippon Shinzo Abe, devait quitter mardi le Japon pour la Corée du Sud. Il se rendra mercredi à Pékin et sera jeudi à Shanghaï, “berceau” de la crise boursière actuelle, où il prononcera un discours très attendu sur les marchés chinois des capitaux.

 05/03/2007 14:50:48 – © 2007 AFP