[06/03/2007 11:24:34] PARIS (AFP) Le ministre de l’Economie Thierry Breton a “souhaité” mardi que le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, maison mère d’Airbus, procède “le moment venu” à “une augmentation de capital” à laquelle l’Etat participerait “au prorata” de sa participation. “Je souhaite qu’il y ait une augmentation de capital”, a déclaré M. Breton sur France Inter, ajoutant que, dans ce cas, “l’Etat suivra” au “prorata de (sa) participation”. Le Premier ministre, Dominique de Villepin, avait indiqué lundi que l’Etat était “prêt à participer, avec les autres actionnaires, à toute augmentation de capital” d’EADS, “jugée nécessaire par l’entreprise”. Le capital d’EADS est partagé entre actionnaires français et allemands, avec d’un côté l’Etat français (15%) et Lagardère (15%, dont 7,5% en cours de cession) et de l’autre DaimlerChrysler (15%) et un consortium d’investisseurs (7,5%) incluant des régions allemandes (Länder). Les deux actionnaires industriels, qui détiennent le pouvoir de décision, sont tous deux engagés dans une baisse de leur participation. L’augmentation de capital se ferait “le moment venu”, a par la suite précisé Thierry Breton, estimant qu’il n’y a “pas de problème de financement” actuellement chez EADS, qui dispose d'”une trésorerie abondante jusqu’en 2010″. “A partir de 2011, il faut commencer à financer le nouvel avion A350”, pour un montant qui se situe “entre 10 et 11 milliards d’euros” et “c’est à ce moment là qu’il faudra appeler les actionnaires”, a estimé le ministre de l’Economie. EADS a récemment indiqué ne pas exclure une levée de fonds, sous forme d’emprunt obligataire ou d’augmentation de capital, mais a précisé que cette décision devrait être soumise à l’approbation des actionnaires en assemblée générale début mai. Pour financer jusqu’à 33% des nouveaux programmes d’avions d’Airbus, EADS peut également, en principe, solliciter des avances remboursables à ses pays partenaires (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne). Mais le sujet est actuellement très sensible, les subventions à l’aéronautique faisant l’objet d’un conflit à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) entre l’Union européenne et les Etats-Unis. M. Breton a par ailleurs indiqué envisager d’autres options pour augmenter si nécessaire la part de l’Etat au capital d’EADS. “A partir du moment où l’entreprise Daimler a décidé de céder une partie de ses actions, (…) j’ai négocié au nom du gouvernement la possibilité pour l’Etat français d’avoir un droit de préemption sur ces actions qui pourraient donc permettre (à l’Etat) de remonter si c’est nécessaire”, a-t-il ajouté. Il a en revanche réaffirmé son scepticisme quant au projet “pas sérieux” de certaines régions socialistes de prendre une participation au capital d’EADS. “La France, c’est pas l’Allemagne” et “ce n’est pas à l’aune des régions que le problème sera traité”, a-t-il jugé. Concernant la gouvernance du groupe EADS, qui comporte deux coprésidents du conseil d’administration et deux coprésidents exécutifs, Thierry Breton a réaffirmé que “ce bicéphalisme pourrait être amélioré”. “J’ai été celui qui a oeuvré pour qu’il n’y ait plus qu’un seul et même dirigeant chez EADS et Airbus”, en la personne de Louis Gallois, s’est-il félicité. |
||
|