Neuf Cegetel se lance à son tour dans l’internet par fibre optique

 
 
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Le PDG de Neuf Cegetel, Jacques Veyrat, le 25 avril 2006 à Paris (Photo : Jean Ayissi)

[07/03/2007 16:07:45] PARIS (AFP) Neuf Cegetel a donné mercredi le coup d’envoi à son offre de fibre optique, en vente dès avril, marquant une nouvelle étape dans la bataille des opérateurs français sur l’internet à très haut débit, alors que France Télécom vient de se lancer et Free s’apprête à le faire.

Le groupe, qui publiait ses résultats annuels, a annoncé le lancement commercial de son offre à Paris, dès le mois prochain, pour 29,90 euros par mois, soit le même tarif que l’ADSL pour des débits bien supérieurs: 50 mégabits par seconde, contre 10 à 20 aujourd’hui.

Il marque ainsi deux points: d’une part, son offre est moins chère que celle de France Télécom, qui a lancé son forfait mensuel le 1er mars pour 44,90 euros, mais surtout il passe devant Free, son éternel concurrent.

C’est pourtant Iliad, la maison-mère de Free, qui avait éveillé le débat en France sur cette technologie, prisée au Japon et en Corée du Sud, en annonçant en septembre un plan d’investissements d’un milliard d’euros avec un déploiement au premier semestre 2007, à 29,99 euros.

Mais il n’a pas encore précisé de date pour le lancement commercial, ce qu’il devrait probablement faire mercredi prochain, jour de publication de ses résultats annuels.

Avec la fibre optique, qui permettra l’avènement de l’internet à très haut débit, il sera possible de faire plusieurs actions en simultané: regarder plusieurs chaînes de télévision en haute définition, jouer en ligne, échanger de gros fichiers ou regarder la télévision en 3D.

Le terrain pour cette course de vitesse entre les opérateurs se limite pour le moment à Paris, le déploiement national n’étant pas attendu avant 2008 ou 2009.

Neuf Cegetel, en rachetant ces dernières semaines l’opérateur parisien de fibre optique Erenis, a pris de l’avance sur les autres. “Pour nous, Erenis, c’est trois ans de travail auprès des syndics (d’immeubles), un parc d’immeubles déjà négocié (…), c’est certes 10.000 clients mais c’est d’abord le leadership à Paris”, s’est réjoui le PDG, Jacques Veyrat.

Car la bataille de la fibre ressemble à une guerre de tranchées: faute de travail en commun, les opérateurs sollicitent chacun leur tour les syndics pour obtenir leur accord afin de raccorder l’immeuble (installer les infrastructures sans nécessairement que les habitants soient clients), des négociations qui prennent en moyenne 6 à 12 mois.

Erenis compte 55.000 logements raccordés mais “les accords déjà signés avec les syndics permettent d’atteindre 100.000 logements raccordés d’ici quelques mois”, assure Neuf, qui veut raccorder un million de foyers d’ici fin 2009, sur lesquels il vise une part de marché de 25% (250.000 clients).

De son côté, Free a écrit en décembre à ses abonnés pour leur demander les coordonnées de leur syndic, afin d’accélérer le processus.

“Certains syndics sont sollicités par plusieurs opérateurs, ce qui a un effet dissuasif”, a expliqué M. Veyrat, plaidant pour une collaboration entre les différents acteurs, qui pourraient mutualiser les infrastructures. “Pour ce qui est de Paris, les choses semblent assez mal engagées”, a-t-il regretté.

D’autant que la fibre a un coût, évalué par Neuf à 1.200 euros par client, soit un investissement de 300 millions d’euros en trois ans.

Free compte y investir un milliard d’euros d’ici 2012, dont 300 millions en 2007.

France Télécom y consacrera 270 millions d’euros sur la période 2007-2008, visant 150.000 à 200.000 clients fin 2008 sur une base d’un million de foyers raccordés.

 07/03/2007 16:07:45 – © 2007 AFP