Eurotunnel réduit sa perte et devrait être bientôt de nouveau coté en Bourse

 
 
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Jacques Gounon, Pdg d’Eurotunnel, présente les résultats 2005 et 2006, à Paris, le 7 mars 2007 (Photo : Eric Piermont)

[07/03/2007 16:21:22] PARIS (AFP) Eurotunnel, en pleine restructuration financière, a considérablement réduit sa perte en 2006 par rapport à 2005 et espère une recotation rapide de son titre à la Bourse, mais le groupe doit encore franchir des étapes importantes pour se tirer définitivement d’affaire.

L’exploitant du tunnel sous la Manche a limité sa perte nette à 204 millions d’euros contre une perte de 2,808 milliards d’euros en 2005 due à une dépréciation d’actifs de 2,5 milliards, a-t-il annoncé mercredi.

Cette publication simultanée des résultats 2005 et 2006 est une condition nécessaire à une reprise de la cotation du titre à la Bourse, suspendu à Paris et Londres depuis mai 2006, en raison de la situation désastreuse du groupe, asphyxié par une dette de plus de 9 milliards d’euros.

L’ampleur de ces créances l’avait empêché de publier ses comptes 2005.

Le PDG Jacques Gounon espère désormais que les autorités de marché vont autoriser une recotation de l’action dans les “dix-quinze jours”, a indiqué l’intéressé lors d’une conférence de presse. A sa suspension, le titre valait 0,44 euro à Paris.

M. Gounon s’est aussi réjoui des “excellents” résultats d’exploitation d’Eurotunnel: le bénéfice d’exploitation courant est ressorti en hausse de 42% à 326 millions d’euros en 2006 contre 230 millions d’euros en 2005. Le groupe affiche aussi un taux de marge d’exploitation de 59% pour 2006.

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Chiffre d’affaires et résultat net d’Eurotunnel

Jacques Gounon s’est néanmoins refusé à donner des perspectives pour 2007, qu’il a qualifiée d’année de “transition”, encore marquée par de fortes charges financières.

“L’entreprise est encore fragile”, a-t-il aussi affirmé. Elle est en particulier plombée par les intérêts de sa dette, qui ont atteint 537 millions d’euros en 2006 et empêchent le groupe d’afficher un bénéfice.

Ces charges sont encore calculées sur la base d’une dette de 9 milliards d’euros. Eurotunnel est pourtant parvenu à la diviser par deux en négociant avec ses créanciers dans le cadre du plan de sauvegarde de l’entreprise, avalisé par le tribunal de commerce de Paris en janvier.

Mais avant la mise en place définitive du plan et donc de la dette réduite, Eurotunnel doit passer par une autre étape cruciale: une Offre publique d’échange (OPE), que le groupe compte proposer à ses actionnaires fin mars-début avril.

Cette OPE doit permettre de remplacer les holdings actuelles, Eurotunnel SA et son pendant britannique Eurotunnel PLC, par une nouvelle entité, Groupe Eurotunnel (GET SA).

Une action ancienne sera proposée en échange d’une nouvelle, assortie de Bons de souscription d’actions (BSA) ainsi que de la possibilité de souscrire des Obligations remboursables en action (ORA), a précisé le PDG.

Un regroupement des actions sera organisé après la recotation, a-t-il dit.

Selon les modalités du plan de sauvegarde, 60% des actionnaires doivent apporter leurs titres à l’OPE pour qu’elle soit un succès, sauf si GET SA renonce “à ce seuil dans les conditions fixées par la réglementation applicable”.

“Si (l’OPE) échouait, Eurotunnel serait probablement mis en liquidation” car la restructuration ne pourrait être mis en place, affirme le groupe.

“Il n’y a pas d’alternative” à l’OPE et Eurotunnel “n’a aucune chance de survie sans la restructuration”, a martelé le PDG, se défendant de proférer des “menaces” infondées, comme le lui reprochent certains groupes d’actionnaires.

“Il n’y a aucune menace sur l’emploi chez Eurotunnel sauf si l’OPE n’était pas un succès”, a encore lancé M. Gounon.

Selon lui, le groupe compte environ 500.000 actionnaires, dont 350.000 en France et 150.000 au Royaume-Uni.

 07/03/2007 16:21:22 – © 2007 AFP