[07/03/2007 18:36:27] PARIS (AFP) L’homme d’affaires français Bernard Arnault, allié au fonds d’investissement américain Colony Capital, a fait une entrée en force mercredi au capital de Carrefour, en prenant le contrôle d’environ 10% du géant de la distribution, qui a révoqué le même jour son président du conseil de surveillance, le Belge Luc Vandevelde. Le groupe Arnault, structure contrôlée par Bernard Arnault, patron de LVMH, et Colony Capital ont annoncé mercredi avoir mis la main sur 64 millions d’actions Carrefour, ce qui en fait de facto le deuxième actionnaire derrière la famille Halley, qui contrôle 13% du numéro deux mondial de la distribution. A travers une société commune, baptisée Blue Capital, les deux investisseurs détiennent désormais 9,1% du distributeur français, derrière la holding familiale Halley. Avec la coopération du fonds Axo Capital, qui détient 0,7% du capital de Carrefour, les partenaires disposent désormais de 9,8% du capital du distributeur. Carrefour, interrogé par l’AFP, n’a pas souhaité commenter cette annonce survenue la veille de l’annonce des résultats annuels du groupe. Dans la soirée, le groupe a confirmé cependant des informations de presse annonçant la “démission” du président du conseil de surveillance de Carrefour, Luc Vandevelve, à ce poste depuis 2005. Ce dernier, qui était sur la sellette depuis plusieurs semaines, a été poussé vers la sortie. Il a été remplacé aussitôt par Robert Halley, qui représente la famille Halley. Robert Halley est le frère de Paul-Louis Halley, décédé accidentellement en décembre 2003. Ce dernier, fondateur du groupe de distribution Promodès, avait fusionné son groupe avec Carrefour en 1999. En revanche, le conseil de surveillance a confirmé “à l’unanimité” “sa confiance dans le président du directoire José Luis Duran “pour poursuivre la stratégie engagée depuis deux ans”. L’arrivée de Bernard Arnault et du fonds Colony Capital ne serait pas le prélude à une OPA sur le groupe, selon des analystes. “Il s’agit d’un investissement stratégique et industriel qui s’inscrit dans la durée”, ont assuré les deux investisseurs. “La famille Halley, avec laquelle aucun accord n’a été passé, a été prévenue après l’achat des actions sur le marché”, a précisé un porte-parole des deux groupes. Aucun pacte d’actionnaires n’a été conclu, selon des sources de marché, et les intentions futures des deux nouveaux actionnaires restent floues. Même si l’entrée de nouveaux investisseurs a créé une relative surprise, les dissensions entre la famille Halley et son ancien homme de confiance Luc Vandevelve, ainsi que la fièvre spéculative qui entoure le titre Carrefour depuis le début de l’année, laissait entrevoir l’arrivée d’un nouvel entrant. Un porte-parole des deux groupes a indiqué mercredi à l’AFP que “l’achat des titres Carrefour (avait) commencé sur le marché il y a plusieurs semaines, franchissant le seuil des 5% la semaine dernière”. Selon les calculs de l’AFP, les 64 millions d’actions acquis par Groupe Arnault et le fonds Colony Capital, spécialisé dans l’immobilier, sont valorisés autour de 3,45 milliards d’euros, au cours de clôture de l’action Carrefour mardi soir (53,90 euros). Au-delà du coup de force de Blue Capital, le marché s’interroge toujours sur la stratégie à venir de la famille Halley, alors que l’hypothèse de son possible désengagement du groupe a été évoquée par les marchés. Le récent “divorce” entre le premier actionnaire du groupe Carrefour et Luc Vandevelve, qui était depuis des années son homme de confiance et le gestionnaire de leur fortune, est venu alimenter cette hypothèse. Evincé brutalement de la tête de la holding Halley, un poste qu’il occupait depuis 2004, Luc Vandevelve a été remplacé par un proche de la famille Halley, Bernard Bontoux. Presque simultanément, Luc Vandevelde avait annoncé avoir acheté pour près de 10 millions d’euros d’actions Carrefour. |
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