D’une entreprise à l’autre : Les cadres qui passent à ‘’l’ennemi’’ !
L’affaire
est en train de défrayer la chronique car elle soulève, à juste titre, de
délicates questions d’éthique. Un cadre de première ligne travaillant chez
un opérateur télécoms vient ainsi d’être recruté par l’opérateur concurrent
en emportant avec lui les ‘’secrets’’ auxquels il a eu accès de par sa
position.
Nous sommes, bien sûr, devant un cas très particulier parce que, à ce jour,
seuls deux opérateurs se partagent le marché tunisien même si l’un a un domaine
d’activité plus étendu. Tous les deux se livrent, depuis des années, une
bataille sans merci pour gagner le plus possible de parts de marché dans le
domaine de la téléphonie mobile.
Pour le plus grand
bonheur des consommateurs, les campagnes et les contre-campagnes se suivent
à forte cadence et des milliards sont dépensés pour les séduire car c’est
dans le champ commercial que se livre la bataille la plus décisive. La
créativité, le style, la manière de faire, l’audace… tout cela relève d’un
savoir-faire et d’un esprit de décision qui est loin d’être à la portée du
premier venu. Et il ne faut donc pas s’étonner que les ‘’commerciaux’’ de
haut vol qui possèdent ce savoir-faire soient l’objet des attentions de tous
les chasseurs de têtes.
Quand on débauche ce genre de cadres, on sait
pertinemment que l’on dispose immédiatement de ce savoir-faire assez
exceptionnel et que l’on peut immédiatement prétendre à une mise à niveau
automatique de la force de frappe commerciale de l’entreprise débaucheuse.
L’ennui, c’est que dans le feu de l’action, on ne
parviendra pas à délimiter avec précision ce qui relève d’une nouvelle
créativité déployée pour l’entreprise débaucheuse et ce qui ‘’appartient’’ à
l’entreprise d’origine. Sans doute aussi, le cadre débauché n’éludera pas
les questions qu’on lui posera par ‘’simple curiosité’’ sur son ancienne
entreprise. Qui peut dire où se situe la frontières entre ce qui appartient
à l’une et à l’autre ?
Il faut dire que, par delà ce cas spécifique, il
existe bel et bien le problème général de ces cadres qui passent à
‘’l’ennemi’’. Peut-être avons-nous besoin de la création d’un code d’éthique
qui engage chacun à respecter les ‘’frontières’’ ?