Le
Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) appuie en Tunisie un
certain nombre d’opérations contribuant directement à la préservation et à
la gestion des ressources naturelles. Il s’agit notamment de projets de
conservation des espaces littoraux (MedWetCoast), de création d’aires
marines protégées (La Galite), de protection du Golfe de Tunis (PASMED), de
réduction des consommations d’énergie dans le secteur résidentiel et
tertiaire (efficacité énergétique dans la construction), d’élimination des
pesticides obsolètes et enfin de développement de l’agriculture de
conservation (cf. ci-après).
Ces interventions
s’inscrivent dans la stratégie de promotion du développement durable qui
constitue un des trois secteurs de concentration de la coopération française
en Tunisie
1/
CONSERVATION DES ESPACES LITTORAUX (609.000 €)
Il s’agit d’un Projet
régional du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
cofinancé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM/GEF) et le Fond
français pour l’environnement mondial (FFEM). Commencé en 1999, ce projet
concerne 6 pays méditerranéens (Albanie, Egypte, Liban, Maroc, Autorité
Palestinienne et Tunisie).
Son objectif principal
est de contribuer à la préservation de la biodiversité d’importance mondiale
des zones humides et côtières en Méditerranée. Ces sites sont au nombre de
trois en Tunisie (Dar Chichou/Korba, Kélibia/El Haouaria, Zembra/Zembretta)
et se situent tous dans la région du Cap Bon, région d’importance majeure
pour l’avifaune migratrice empruntant la voie médiane méditerranéenne
(Tunisie – détroit de Sicile).
L’exécution de ce
projet a été confiée à l’Agence de protection et d’aménagement du littoral
(APAL) en vue de la mise en œuvre des actions urgentes de conservation de la
biodiversité par la protection et la gestion de sites pilotes.
2/ PARC MARIN DE LA GALITE
(1.475.000 €)
Le projet de Parc national de l’archipel de la
Galite constitue la première étape de la création, sur les côtes
tunisiennes, d’un réseau d’Aires Marines et Côtières Protégées (AMCP). Ce
réseau devrait permettre de préserver la biodiversité marine des côtes
tunisiennes et assurer la pérennité des ressources halieutiques nationales.
Il s’agit d’un projet pilote qui vise à :
– garantir la protection des milieux marins
remarquables et des espèces endémiques, vulnérables, rares ou menacées ;
– constituer une zone de grossissement des
poissons, contribuant à stabiliser les ressources halieutiques du plateau
continental du Nord de la Tunisie ;
– contribuer à la sensibilisation du public
pour la protection de la biodiversité, en valorisant l’image des aires
marines protégées pour communiquer sur le thème de la fragilité des
ressources naturelles et de la nécessité de protéger et de gérer les milieux
naturels.
L’exécution de ce projet a été confiée à l’APAL.
3/ EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LA
CONSTRUCTION (1.905.000 €)
Le projet mis en œuvre par l’Agence Nationale
pour la Maîtrise de l’Energie (ANME) avec un concours du FFEM et du PNUD/GEF
vise à mettre en place une réglementation thermique des bâtiments en Tunisie
et à la faire valider sur un ensemble de réalisations de logements ou de
bâtiments tertiaires.
Le FFEM assure le financement des surcoûts de
conception des opérations pilotes retenues (36 opérations de logement
résidentiel et 10 de bâtiments tertiaires), du suivi des performances et
d’une partie des actions d’accompagnement (publications techniques,
formation, communication et séminaires, appui institutionnel, mises à jour
des normes, actions de recherche).
4/ AGROECOLOGIE – SEMIS DIRECT (2.000.000
€)
En appui aux initiatives d’agriculteurs, de
chercheurs et d’agents techniques du ministère de l’Agriculture,
l’introduction en Tunisie des techniques de semis direct sous couverture
végétale (SCV) a été soutenue depuis 1999 par la coopération française
(Ministère français des Affaires étrangères, FFEM, prêts de l’AFD pour les
projets de développement rural intégré de Siliana et du Kef, partenariat
avec le CIRAD).
La contribution du FFEM vise à accompagner le
développement du semis direct en Tunisie afin d’obtenir des résultats
fiables et diffusables auprès des agriculteurs, tout en maîtrisant les
risques liés à l’apprentissage, d’approfondir les aspects économiques et
environnementaux de ces nouvelles approches culturales et de créer des
capacités locales dans les milieux professionnels, de l’administration et de
la recherche.
Les résultats prometteurs des dernières
campagnes agricoles ont conduit à envisager la mise en place d’un nouveau
financement en vue de la poursuite du programme de recherche-développement.
Ce concours d’un montant de 1,4 millions d’euros comprend trois volets :
– Un programme de rayonnement, relevant du
Centre technique des céréales (CTC), pour diffuser l’innovation en direction
de gros, moyens et petits exploitants ;
– Un appui à l’APAD (Association pour la
promotion de l’agriculture durable) créée par des agriculteurs qui
pratiquent le semis direct;
– Un programme scientifique et technique,
réalisé par l’École supérieure d’agriculture du Kef (ESAKEF) pour
l’essentiel dans le milieu réel des bénéficiaires du programme de
rayonnement, portant sur les aspects agronomiques, zootechniques et
économiques.
5 / PASMED (450.000 €)
Le Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM) du
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a préparé un
Programme d’Action Stratégique pour la Méditerranée (PASMED). Ce programme
financé par plusieurs bailleurs de fonds vise à protéger la Méditerranée des
sources de pollutions liées aux activités situées à terre conformément au
protocole dit « tellurique » de la convention de Barcelone.
Le FFEM a accordé dans ce cadre une subvention
de 450 000 euros à la Tunisie en concentrant sa contribution sur : (i) le
renforcement des capacités en formation en accordant la priorité à des
actions nationales ; (ii) la réalisation des études de pré investissement
sur le « point chaud » retenu en Tunisie en l’occurrence le Golfe de Tunis.
La convention de financement correspondante a
été signée le 12 septembre 2005. Le pilotage et le suivi des études de
pré-investissement ont été confiées à la Direction générale de la qualité de
la vie du ministère de l’Environnement et du Développement durable. La mise
en œuvre du Programme de formation a été confiée au Centre International des
Technologies de l’Environnement de Tunis (CITET).
Le projet n’a fait pour l’instant l’objet
d’aucun décaissement.
6 / ELIMINATION DES PESTICIDES OBSOLETES
(800.000 €)
La Banque Mondiale, en partenariat avec la
FAO, WWF et CROPLIFE International a formulé un Programme Africain relatif
aux Stocks de Pesticides obsolètes (PASP). Ce programme a pour objet de
contribuer à : (i) l’élimination des stocks de pesticides périmés du
continent africain ; (ii) la prévention de leur réapparition ; (iii) la
protection de la santé des populations et de l’environnement exposés aux
Polluants Organiques Persistants (POPs) ; (iv) la conservation de la
biodiversité, à la réduction de la dégradation des sols et à la protection
des eaux.
L’intervention du FFEM au sein du PASP-Tunisie
vise à fournir l’assistance technique et financière permettant, dans le
cadre de la prévention et de la sensibilisation, d’éviter la reconstitution
de nouveaux stocks. Elle accompagne également un volet d’élimination des
stocks existants dont les activités ont aujourd’hui démarré avec une phase
d’inventaire.
Le FFEM finance par ailleurs (sans implication
directe de l’Agence de Tunis) un certain nombre d’opérations à caractère
régional qui concerne aussi la Tunisie. Il s’agit de Projets de protection :
– de l’Antilope du Sahara qui concerne sept
pays du pourtour du Sahara ;
– du Système aquifère du Sahara et du Sahel
qui concerne également l’Algérie et la Libye.