La BCE devrait remonter ses taux malgré une inflation modérée

 
 
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Le siège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : John MacDougall)

[08/03/2007 06:56:12] FRANCFORT (AFP) Malgré une inflation très modérée en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) devrait remonter ses taux jeudi pour la septième fois en quinze mois.

Les 30 économistes du panel AFP/AFX News sont unanimes: le principal taux directeur de la BCE, qui détermine le coût du crédit dans la zone euro, va être relevé d’un quart de point à 3,75% à l’issue du conseil des gouverneurs.

Le président de la BCE a bien préparé le terrain, multipliant les mises en garde contre les risques inflationnistes alors que l’économie de la zone euro confirme sa bonne santé.

“Une grande vigilance” est de mise sur les risques inflationnistes, a déclaré il y a un mois le président de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet, une expression qui annonce immanquablement un tour de vis le mois suivant.

Si la décision de la BCE ne fait guère de doute, les économistes ausculteront dans le détail les éléments que livrera le Français lors de sa traditionnelle conférence de presse sur la politique à venir de l’institut monétaire.

Les experts parient en majorité sur une nouvelle hausse en juin qui hisserait le principal taux à 4%, avant une pause. Mais les avis commencent à diverger, une poignée tablant sur une autre remontée à 4,25% d’ici fin 2007, d’autres estiment encore que les gardiens de l’euro s’arrêteront à 3,75%.

La nouvelle hausse de taux sera difficile à faire passer auprès des responsables politiques de la zone euro, alors que l’inflation reste très modérée en zone euro. Selon les chiffres d’Eurostat, la hausse des prix s’est affichée en février à 1,8% sur un an, un chiffre conforme à l’objectif de la BCE d’une inflation “proche mais en dessous de 2%”.

Cela n’empêche pas la BCE de s’inquiéter d’un éventuel dérapage des prix à moyen terme, sur fond de croissance soutenue et de crédit ample en zone euro. La banque centrale craint par ailleurs des revalorisations salariales trop fortes, notamment dans la première économie de la zone, l’Allemagne, où les syndicats veulent faire profiter les salariés de la croissance retrouvée.

 08/03/2007 06:56:12 – © 2007 AFP