Nouveaux profits records pour les grands groupes français en 2006

 
 
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Vue générale du palais Brogniart, place de la Bourse à Paris, le 22 juin 2000 (Photo : Didier Pallages)

[08/03/2007 14:41:52] PARIS (AFP) Les grands groupes français ont de nouveau réalisé des bénéfices record en 2006, à près de 100 milliards d’euros, en tirant profit de la bonne conjoncture mondiale en dépit de la faiblesse de la croissance française.

Sur les 40 plus gros groupes français, 35 ont annoncé leurs résultats, qui se montent déjà à plus de 94 milliards d’euros, contre un total de 86 milliards l’année précédente. EADS doit publier vendredi les siens, rendus imprévisibles par les difficultés de sa filiale Airbus. Il faudra attendre le début de la semaine prochaine pour Lagardère et Gaz de France.

Les entreprises du secteur énergétique ont encore bénéficié pleinement des prix élevés. Total a ainsi publié le plus gros bénéfice jamais enregistré par une entreprise française, à 12,58 milliards d’euros, suscitant un début de polémique sur la nécessité de taxer les profits record.

EDF mais aussi Suez, présent dans l’énergie et l’environnement, ont vu leur bénéfice bondir à des niveaux historiques, à 5,6 (+73,5%) et 3,6 milliards (+43,5%). Dans le sillage du secteur, Vallourec, qui fournit en particulier les tubes utilisés dans les forages pétroliers, a presque doublé ses profits.

Grâce à la santé de la construction et de l’immobilier, les entreprises du BTP ont également réalisé une très bonne année, à l’image de Saint-Gobain (+29,5%), Lafarge (+25%), Vinci (+31%) et Bouygues (+50%), tous largement au dessus du milliard d’euros de bénéfice.

Les banques et les assurances ont poursuivi sur la lancée des années précédentes, grâce à la très bonne santé des marchés financiers en 2006, en plaçant quatre entreprises dans les dix premières: BNP Paribas numéro 2 avec 7,3 milliards de profits, mais aussi la Société Générale, Axa et Crédit Agricole.

Mais quelques secteurs sont à la peine, notamment les télécoms et l’automobile. L’équipementier télécoms Alcatel-Lucent, en panne de rentabilité et en pleine restructuration, a vu son bénéfice chuter de près de 70%, et France Télécom de plus de 25%.

Même tendance pour les constructeurs automobiles Renault et surtout PSA Peugeot Citroën, qui ont souffert de la baisse des ventes. Le constructeur de pneumatiques Michelin a pâti de charges de restructuration et du prix des matières premières, comme l’industrie en général.

Alors que la France a réalisé une croissance sans éclat de 2% en 2006, les entreprises françaises ont tiré profit de la “croissance mondiale très forte l’année dernière, de plus de 5%”, explique Marc Touati, président de l’Association pour la connaissance et le dynamisme économiques.

Il rappelle qu’en moyenne “80% des profits des entreprises du CAC 40 sont réalisés à l’étranger”, ce qui explique selon lui “cette dichotomie apparente entre les profits monstrueux du CAC 40 et la réalité de l’emploi ou de la croissance en France”.

Parallèlement, “les coûts sont restés assez contenus parce que les salaires ont été bien tenus” et que “la productivité est toujours très forte”, ajoute Pierre-Yves Gauthier, responsable de la stratégie d’Oddo Securities.

Une bonne partie de ces bénéfices va revenir aux actionnaires, qui ont reçu près de 40 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions l’an dernier, selon la lettre financière Vernimmen. Les dividendes versés cette année au titre de 2006 vont à nouveau fortement progresser, souvent autour de 20% mais parfois bien plus, jusqu’à 157% pour Accor.

“Les groupes sont mondiaux et n’ont pas d’autre choix pour satisfaire les actionnaires que de redistribuer plutôt que de laisser dormir l’argent dans leur bilan”, estime M. Gauthier. Mais pour rester dans la course, les entreprises devront aussi “utiliser ces profits pour faire des investissements”, prévient Marc Touati.

Voici la liste des entreprises, leurs bénéfices nets ainsi que le dividende proposé aux actionnaires, en millions d’euros.

Le dividende n’est qu’une partie de la rémunération des actionnaires qui bénéficient également de programmes de rachats d’actions engagés de façon à faire progresser le bénéfice par titre en en diminuant le nombre.

Entreprise Bénéfice net Dividende par action
Total 12.585 (+5%) 1,87 (+15%)
BNP Paribas 7.308 (+24,9%) 3,10 (+19,2%)
Sanofi-Aventis 7.040 (+11,1%) 1,75 (+15,1%)
Arcelor Mittal 6.349 (-4,4%) 1,30 USD (pas de comparaison)
EDF 5.600 (+73,5%) 1,16 (+47%)
Société Générale 5.221 (+18,6%) 5,20 (+16,3%)
AXA 5.100 (+18%) 1,06 (+20%)
Crédit Agricole 4.920 (+26,4%) 1,15 (+24,3%)
France Télécom 4.139 (-27,3%) 1,20 (+20%)
Vivendi 4.000 (+27,9%) 1,20 (+20%)
Suez 3.606 (+43,5%) 1,20 (+20%)
Renault 2.869 (-14,8%) 3,10 (+29%)
Dexia 2.750 (+35%) 0,81 (+14,1%)
Carrefour 2.268 (+58%) 1,03 (+3%)
L’Oréal 2.061 (+4,5%) 1,18 (+18%)
AGF 1.899 (+18,4%) 4,25 (+18,1%)
LVMH 1.879 (+30%) 1,40 (+22%)
Saint-Gobain 1.630 (+29,5%) montant pas encore décidé
Lafarge 1.372 (+25%) 3 (+18%)
Danone 1.353 (-7,5%) 2 (+17,7%)
SchneiderElectric 1.309 (+32%) 3 (+33%)
Vinci 1.277 (+31%) 2,65 (+33%)
Bouygues 1.240 (+50%) 1,20 (+33%)
Air Liquide 1.002 (+7,4%) 4 (+14,6%)
Vallourec 917 (+93,9%) 10 (-10,7%)
Veolia 758,7 (+21,9%) 1,05 (+23,5%)
PPR 685 (+28%) 3 (+10%)
Microelectronics 595 (+194%) montant pas encore décidé
Michelin 572 (-35,7%) 1,45 (+7,4%)
Alcatel-Lucent 522 (-68,7%) 0,16 (=)
Essilor 328,3 (14,3%) 1,10 (+17%)
Cap Gemini 293 (+107,8%) 0,70 (+40%)
Peugeot 176 (-82,9%) montant pas encore décidé
Thomson 55 (perte de 573) 0,33 (+10%)
Accor 501 (+51%) 2,95 (+157%)
TOTAL 94.180
EADS Publication le 9 mars
Lagardère Publication le 12 mars
GDF Publication le 13 mars
Alstom Résultats de l’exercice décalé le 14 mai
Pernod-Ricard Résultats de exercice décalé le 20 septembre

 08/03/2007 14:41:52 – © 2007 AFP