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[08/03/2007 16:45:40] NICOSIE (AFP) L’entrée de Chypre dans la zone euro à la date prévue de 2008 est compromise en raison d’une opposition politique croissante, qui s’ajoute aux multiples reports déjà annoncés parmi les nouveaux pays de l’Union européenne (UE) à l’Est, beaucoup moins enthousiastes que par le passé. Le parti communiste Akel, principal parti de la coalition gouvernementale au pouvoir, qui compte 18 sièges au Parlement, a “décidé de voter contre” une loi prévoyant le passage à la monnaie unique dans l’île au 1er janvier 2008, lors d’un vote prévu à la chambre le 15 mars, a annoncé son chef, Demetris Christofias. Akel, qui a l’oeil rivé sur la présidentielle de février 2008, milite pour un report d’un an, invoquant son impact sur les revenus les plus faibles. Il craint que le programme d’austérité mis en place par le gouvernement en vue de l’euro ne menace les programmes sociaux. Dans la foulée, le parti d’opposition de droite Disy, l’autre poids lourd du Parlement avec 18 sièges également, pourtant le parti le plus pro-européen de l’île, a menacé de lui emboîter le pas. “Disy commence à avoir des doutes concernant la proposition gouvernementale d’adopter l’euro”, a déclaré son vice-président, Averof Neophytou. “Le gouvernement assure qu’il n’y aura aucun problème avec l’adoption de l’euro mais M. Christofias est certain que les gens vont souffrir le 1er janvier 2008”, a-t-il poursuivi, réclamant une entrevue avec le président Tassos Papadopoulos. Ce dernier a reconnu qu’à défaut d’adoption de la loi par le Parlement, “nous ne rejoindrons tout simplement pas la zone euro”. Akel domine la coalition gouvernementale, à laquelle participent aussi les partis Edek (socialistes) et Diko (centre-droit) et qui compte au total 34 sièges sur 56 au Parlement. Les autorités chypriotes avaient demandé officiellement à Bruxelles en février à rentrer dans la zone euro. Et le feu vert du Parlement était considéré jusqu’à présent comme une formalité. Le ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris, a assuré récemment que Chypre “remplissait totalement les critères pour l’entrée dans la zone euro”. La croissance prévue pour 2007 est de 3,9%, tandis que le taux d’inflation devrait être limité à 2,5%. Les autorités visent également un budget à l’équilibre d’ici à 2010 et espèrent réduire la dette publique à 46% du produit intérieur brut (PIB). Selon le gouvernement, le déficit public devrait descendre à 1,5% du PIB d’ici à 2007, soit largement en dessous du seuil limite de 3% requis. Un report de Chypre constituerait un nouveau revers pour les partisans d’une adhésion rapide à la monnaie unique des pays qui sont entrés dans l’UE en 2004. Parmi eux, seule la petite Slovénie a à ce jour adopté l’euro, en janvier. L’île de Malte a de bonne chances de suivre l’an prochain et, en dépit d’un gouvernement populiste, la Slovaquie reste sur les rails pour suivre en 2009. Pour les autres nouveaux pays de l’UE, c’est l’incertitude. Car en Europe de l’Est, l’euro ne fait plus rêver. Gouvernée par des conservateurs eurosceptiques, la Pologne se refuse toujours à fixer un calendrier. La Hongrie, qui se débat avec les déficits, a repoussé l’échéance à 2013, tandis qu’en République tchèque il n’est plus question que de l’horizon 2012. Une forme de désamour qui coïncide avec un désanchantement parmi les pays pionniers de l’euro en Europe de l’ouest, où l’opinion publique associe souvent, à tort ou à raison, la monnaie unique aux prix élevés. |
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