[08/03/2007 17:11:44] PARIS (AFP) Dans l’expectative concernant son mariage avec GDF, le groupe énergétique Suez a publié jeudi un bénéfice record pour 2006, de 3,6 milliards d’euros, et annoncé un vaste plan d’investissements, comme pour mieux montrer sa capacité à se développer seul en cas d’échec de la fusion. Le bénéfice net est en hausse de 43,5%, grâce à “une performance de toutes les branches” d’activité et à la hausse des prix de l’énergie, a indiqué le PDG du groupe Gérard Mestrallet lors d’une conférence de presse. Ce résultat a dépassé les attentes, alors que le groupe avait indiqué à plusieurs reprises tabler sur un résultat net “proche de 3,5 milliards d’euros”, “son plus haut niveau historique”, après un précédent bénéfice record de 2,5 milliards en 2005. Le résultat brut d’exploitation (RBE) a progressé de 8,8% sur un an, à 7,08 milliards d’euros. La dette nette a été ramenée à 10,4 milliards d’euros, contre 13,8 milliards d’euros à fin 2005. Jeudi après-midi, l’action Suez profitait de ces résultats qualifiés de “très bons” par les analystes: vers 16h50 (15H50 GMT), elle gagnait 2,04% à 37,58 euros, dans un marché parisien en hausse de 1,16%. Le groupe a par ailleurs annoncé un vaste plan d’investissements de 15 milliards d’euros sur la période 2007-2009, qui doit notamment lui permettre d’augmenter de près de 50% sa capacité de production électrique dans le monde d’ici à 2012, à 75.000 megawatts (MW), contre environ 52.000 MW aujourd’hui. Suez a souligné vouloir augmenter ses capacités de production nucléaire en construisant de nouvelles centrales en Europe. “Au moment où le nucléaire repart partout dans le monde, nous souhaitons valoriser nos savoir-faire”, a indiqué M Mestrallet, alors que le groupe est en train de recruter 700 ingénieurs et techniciens dans ce secteur. “Nous regardons un certain nombre d’opportunités aujourd’hui, notamment à court terme peut-être dans les pays de l’Est”, a-t-il ajouté. Suez a souligné qu’il souhaitait détenir et exploiter des centrales nucléaires de troisième génération à l’horizon 2015-2020. “Des décisions seront à prendre en 2008-2009”, a-t-il précisé. Le groupe a également indiqué qu’il souhaitait se développer dans le gaz et le gaz naturel liquéfié (GNL), fort de volumes de gaz achetés en 2006 supérieurs à 350 TWh. Enfin, Suez compte se développer dans ses activités environnement (eau, assainissement, propreté), où il attend une progression moyenne annuelle de son chiffre d’affaires de 6 à 10% sur 2007-2009. Le groupe a également profité de la publication de ses résultats annuels pour indiquer “envisager” de céder sa filiale Suez-Tractebel, qui regroupe ses activités énergie à l’international (ainsi que Tractebel Engeneering et des participations dans Distrigaz et Fluxys) à Electrabel, autre filiale qui regroupe les activités d’électricité du groupe en Europe. Ce projet, qui entre dans le cadre d’une “simplification et d’une optimisation des structures”, sera soumis pour décision aux conseils d’administration d’Electrabel et de Suez. M. Mestrallet n’a pas souhaité donner de montant de ce transfert interne. Il pèserait entre 15 et 20 milliards d’euros, selon le quotidien belge Le Soir, et permettrait de reporter l’endettement de Suez sur Electrabel. Ce projet de cession est “cohérent avec l’organisation industrielle envisagée avec Gaz de France”, a indiqué M. Mestrallet. Répétant que la fusion avec GDF restait le “meilleur projet”, M. Mestrallet a souligné qu’elle serait après les élections “entre les mains” de l’Etat, actionnaire principal de GDF. |
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