[09/03/2007 10:46:37] PARIS (AFP) Production industrielle en baisse, déficit commercial alourdi: les entreprises françaises ont connu un “piètre” mois de janvier, freinées par le ralentissement de l’activité économique mondiale, selon les économistes. Après un rebond en décembre, la production industrielle française est repartie à la baisse en janvier, avec un recul de 0,3% et même de 0,5% pour le seul secteur manufacturier. “Toujours pas d’amélioration du côté de l’industrie française”, s’inquiète Nicolas Bouzou, du cabinet d’études Alterès, qui relève que la production industrielle a reculé en janvier, “alors même que le secteur automobile montre des signes d’amélioration”, et qu’elle n’a “quasiment pas augmenté en tendance depuis la mi-2004”. Tout en appelant à ne pas “sur-interpréter” cette baisse, Alexander Law, économiste de Xerfi, note quelques points préoccupants, tel le repli de 1,2% de la production de biens intermédiaires (chimie, composants électriques ou électroniques…), secteur “qui a le plus grand poids dans l’industrie totale”. Autre signal “un peu inquiétant”, selon lui, le recul de la production dans le secteur de la construction. Une donnée “à suivre de très près dans les prochains mois” pour voir si elle ne présage pas “d’un début de retournement du marché immobilier”, estime M. Law. Pour Marc Touati, de l’Association pour la connaissance et le dynamisme économique (ACDE), “la récession industrielle est malheureusement loin d’être terminée” et “l’industrie manufacturière devrait continuer de tailler à la hache dans ses effectifs”, après avoir déjà “détruit 64.200 emplois en 2006 et 456.300 depuis 2001”. Les “piètres” résultats de l’industrie en janvier sont jugés par ces économistes “cohérents” avec le recul des exportations enregistré ce même mois, où le déficit commercial s’est encore creusé, avec un “trou” de 2,760 milliards d’euros, malgré une facture énergétique plus sage. Sur les douze derniers mois, le déficit du commerce extérieur dépasse les 28 milliards d’euros. Les exportations ont notamment souffert du “ralentissement de la croissance mondiale”, perceptible dans le “repli” des ventes de “biens d’équipement professionnels” (matériel informatique en particulier), note Nicolas Bouzou. Outre un “problème structurel de compétitivité”, l’industrie française va donc désormais devoir faire aussi face à ce “problème conjoncturel”, ajoute-t-il. L’industrie ne peut pas attendre son salut de la consommation des ménages, qui reste de son côté très vivace, car “une part de plus importante des biens consommés par les Français est fabriquée à l’étranger”, constate Marc Touati. “Nous avons donc une fois de plus la preuve que se contenter de soutenir la consommation, comme le proposent les principaux candidats à la présidentielle, n’est pas un garant d’une croissance intérieure forte et encore moins de créations d’emplois dynamiques dans l’Hexagone”, juge cet économiste. |
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