[10/03/2007 10:06:21] PARIS (AFP) Espace de liberté, Internet a parfois des airs de Far West, ce qui a conduit certains internautes et les principaux partis politiques à se doter de codes de bonne conduite, particulièrement à l’occasion de l’élection présidentielle. Insultes, rumeurs, “cybersquatt” d’un nom de domaine évoquant un candidat, “trolls” malfaisants qui déboulent sur des blogs ou des forums pour pourrir le débat, vidéo montage, images volées : la palette des moyens pour mener une guérilla numérique est large. Mais dans l’ensemble, “la campagne sur internet se passe bien”, déclare Stéphane Grégoire, chargé de mission au Forum des Droits sur l’internet. Cette organisation para-publique a émis à l’automne des recommandations destinées aux partis politiques et rédigé un guide “politiquement web” à l’adresse des internautes. “Il y a bien eu quelques anicroches mais jusqu’à présent, la campagne sur le net se déroule de façon raisonnable, sans souci majeur”, ajoute-t-il. De son côté, soucieuse de l’émergence d'”internautes citoyens responsables”, l’association Les Humains Associés a élaboré une “charte nethique” qu’elle présentait samedi lors d’un colloque à la Cité des Sciences de la Villette en présence de responsables internet de l’UMP, de l’UDF et de Désirs d’Avenir. “Internet est un lieu prodigieux de liberté et d’échanges mais on y trouve aussi des informations fausses, des rumeurs, des calomnies, de la diffamation”, relève Benoît Thieulin, responsable de la net campagne de Ségolène Royal. Concernant Désirs d’avenir, dès les primaires socialistes, la candidate “nous a averti qu’elle ne voulait pas de dérives, pas d’attaques personnelles contre ses concurrents”, souligne-t-il. Une charte éthique a été élaborée pour desirsdavenir.org, qui est modéré “a priori”, c’est-à-dire que les messages sont relus avant d’être mis sur le site. “Nous avons également demandé aux blogueurs sympathisants de respecter ces règles”, a-t-il dit. “Lorsque des rumeurs circulent sur la candidate, nous rétablissons les faits mais nous nous abstenons de riposter sur ce type de terrain”, poursuit Benoît Thieulin. Et “nous avons demandé à nos e-militants de ne pas faire de ‘copier-coller’ sauvage d’argumentaires” sur les sites favorables aux autres candidats. Eric Walter, responsable internet à l’UMP, explique pour sa part à l’AFP que son parti a travaillé depuis trois mois et demi à “avoir une base mail propre” de façon à ne garder que les personnes ayant manifesté la volonté de recevoir des courriels du parti. “On nettoie petit à petit. Il y a encore quelques dysfonctionnements, très peu nombreux”, déclare-t-il. L’UMP a édicté elle aussi des “règles de bonne conduite” à destination de ses militants internautes. “Nous avons dû intervenir auprès d’un militant dont le blog comportait des commentaires racistes : il était débordé et ne modérait pas les notes”, poursuit Eric Walter. Quitterie Delmas, porte-parole des jeunes UDF de Paris, déplore certains “mauvais comportements” sur le net. “A côté du débat de fond, il y a la campagne poubelle”, déclare-t-elle. Mais cette blogueuse ne veut surtout pas d’un “verrouillage par le haut”, par les pouvoirs publics. “C’est aux internautes de s’auto-réguler et de choisir eux-mêmes les règles”, estime-t-elle. C’est précisément la démarche des Humains Associés, dont la “charte nethique” a été adoptée par 160 blogs, a indiqué Natacha Quester-Séméon, secrétaire générale de l’association. |
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