[10/03/2007 16:53:08] SAO PAULO (AFP) Le Brésil et les Etats-Unis veulent maintenir la pression sur les négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de tenter de dégager les grandes lignes d’un accord durant le premier semestre, ont indiqué samedi les deux négociateurs à Sao Paulo. Au lendemain de la visite du président américain George W. Bush, la représentante américaine pour le Commerce Susan Schwab et le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim se sont rencontrés pendant deux heures dans un hôtel. “Nous avons respecté le mandat de nos présidents, nous nous sommes enfermés dans une salle… en présence d’autres personnes”, a plaisanté M. Amorim. Le président Bush avait estimé la veille qu’il fallait “enfermer à double tour dans une chambre” les deux négociateurs afin qu’ils parviennent à un accord. “Il y a un véritable sentiment d’urgence”, a estimé Mme Schwab lors d’une conférence commune. “Il n’y a pas de date limite formelle”, mais le cycle de Doha se joue “dans les prochaines semaines ou mois”, a-t-elle ajouté. “Si nous ne parvenons pas à réaliser une percée dans le cadre de cette fenêtre (de tir), nous mettons en danger l’avenir du cycle de Doha”, a déclaré Mme Schwab. “Nous sommes prudemment optimistes sur la possibilité de réaliser une percée, mais nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire”, a-t-elle relevé. “J’ai la conviction que nous sommes très proches” d’un accord, a dit M. Amorim. “Des progrès très importants doivent être réalisés durant ce semestre”, a-t-il indiqué, soulignant l’importance de maintenir la série de réunions prévues entre divers négociateurs dans les prochaines semaines. “Le risque est que les dirigeants se lassent de cette question” (du cycle de Doha), a mis en garde le chef de la diplomatie brésilienne. “Nous avons le sentiment qu’une lassitude vis-à-vis de Doha va s’instaurer après quelques mois et que nous perdrons cette fenêtre de tir”, a renchéri la responsable américaine. Interrogée sur la date butoir du 1er juillet à laquelle expire le mandat de négociation (Trade Promotion Authority, TPA) donné par le Congrès à l’administration américaine, Mme Schwab a souligné que “légalement les Etats-Unis n’en ont pas besoin jusqu’au moment de mettre en oeuvre un accord commercial”. “Toutefois, nous avons le ferme sentiment pour des raisons psychologiques et pratiques que nous avons besoin de reconduire maintenant” le TPA, a-t-elle ajouté. La représentante américaine a par ailleurs réaffirmé que les Etats-Unis sont “disposés à envisager d’ajuster leur offre (de réduction des subventions agricoles) lorsqu’il y aura davantage en matière d’accès au marché sur la table” de la part des pays émergents. Les pays émergents exigent que les pays riches réduisent leurs droits de douane et leurs subventions agricoles, tandis que les Etats-Unis et l’Union européenne réclament un abaissement des barrières à l’entrée de leurs services et de leurs produits industriels dans les pays en développement. Les négociations de Doha pour libéraliser le commerce mondial, ouvertes en 2001, auraient dû être achevées en 2004. Le directeur général de l’OMC Pascal Lamy a rappelé en début de semaine à Genève que le temps pressait, lors de rencontres séparées avec les quatre protagonistes de la négociation (Brésil, Etats-Unis, Inde, Union européenne). |
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