Chute des résultats de Lagardère en 2006, plombé par EADS

 
 
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Arnaud Lagardère donne une conférence de presse le 12 mars 2007 à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

[12/03/2007 19:41:30] PARIS (AFP) Le groupe Lagardère a essuyé une chute de son bénéfice en 2006 en raison de l’effondrement de la contribution de la société de défense et d’aéronautique EADS, mais son pôle médias a en revanche progressé.

Le bénéfice net part du groupe s’est établi à 291 millions d’euros en 2006, contre 670 millions en 2005, soit une chute de 56,6%, a indiqué Lagardère lundi. La contribution d’EADS au résultat net de Lagardère s’est effondré à 23 millions d’euros, contre 266 millions en 2005.

Arnaud Lagardère, gérant-commandité de la société, a déclaré lundi que son groupe n’était “pas favorable” à une augmentation de capital d’EADS. Lagardère n’entend pas par ailleurs réduire davantage sa participation, descendue de 15 à 7,5%, dans la société de défense et d’aéronautique.

EADS “n’a pas besoin d’une augmentation de capital”, a déclaré Arnaud Lagardère lors de la conférence de presse de présentation des résultats. “La part de 7,5% qui nous appartient encore n’est pas à vendre. On ne quitte pas le navire dans la tempête”, a souligné M. Lagardère, en réitérant son appui au plan de restructuration Power8 et au président d’Airbus (dont la maison-mère est EADS) Louis Gallois.

M. Lagardère n’a pas souhaité s’exprimer sur la destination des actions EADS en cours de cession. “Cessons de fantasmer sur tel ou tel investisseur financier ou opérateur industriel miracle, qui viendrait remplacer les vilains investisseurs actuels”, a déclaré M. Lagardère.

Evoquant la volonté de régions socialistes d’entrer au capital d’EADS, le patron de Lagardère a souhaité “que les régions investissent plutôt chez les sous-traitants dans la recherche et le développement, car le fait d’être au capital ne leur apportera rien. C’est du gâchis”.

“Ce serait formidable” que l’Etat et les régions investissent dans la recherche et le développement, “comme le font les Etats-Unis avec Boeing”, a-t-il estimé.

Côté média, le résultat opérationnel a progressé de 7% en 2006 à 539 millions d’euros. Cette activité “est robuste, solide et en croissance sensible”, s’est félicité Arnaud Lagardère.

La division livre a réalisé “une bonne performance”, avec un bénéfice courant en hausse de 16,6%, à 220 M EUR. Le résultat de la division Lagardère Active (audiovisuel) a totalisé 71 M EUR, en progression de 51%.

La division presse a vu son résultat courant baisser de 18,5% à 132 millions d’euros. Un repli qui s’explique par “la faible performance des masculins Entrevue et Choc!, la poursuite du lent repli de Télé 7 Jours, une moindre contribution de Paris-Match après une forte année 2005 et une hausse des investissements internet”. Mais Public et Psychologies “continuent leur progression”.

Concernant les Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), Arnaud Lagardère a indiqué que les discussions “continuaient”. Les éditeurs des NMPP ont décidé de suspendre le versement de la redevance due à Hachette (filiale de Lagardère), en raison de divergences sur les modalités de financement d’un plan de modernisation.

Selon lui, le dossier des NMPP fera l’objet d’un “rendez-vous à l’Elysée” après les élections, afin de “savoir si oui ou non l’Etat compte abonder, en contrepartie de quoi nous ferions l’effort symétrique sur la redevance”.

Enfin, Lagardère “regarde” la mise en vente de la société de production Endemol, inventeur de la télé-réalité, par son propriétaire Telefonica. Mais “on ne sera pas les seuls” et le prix de vente est “très cher”, a souligné le patron de Lagardère, qui précise donc “se laisser le temps de la réflexion”.

 12/03/2007 19:41:30 – © 2007 AFP