Certes, nous avons relevé avec beaucoup d’intérêt le fait que Dar el Khabir
ait décidé d’adjoindre, pour la première fois, un journaliste à son Comité
chargé d’élire le Manager de l’année 2006 (en la personne de notre confrère
Moncef Mahroug). Une reconnaissance pour le métier et une décision
intelligente qui étoffe le Comité par un acteur qui est réputé par son
observation permanente du monde de l’entreprise. M. Mahroug a ainsi apporté
une opinion éclairée au panel déjà composé de personnalités de premier plan
dans le monde de l’entreprise : il s’agit de Mme Salma Bellagha et de MM.
Khaled Triki, Fayçal Derbel, Rejeb Elloumi, Habib Bouaziz, Kamel Ben
Yaghlane, Maher Fkî, Moncef Barouni, Mohammed Dammak et Mourad Ben Chaâbane.
Mais, par delà ces personnalités dont la crédibilité fait l’unanimité, il
nous semble légitime de nous interroger sur le sens de cette manifestation
annuelle qui consiste à élire non pas un seul mais plusieurs managers. Car,
avec le Manager de l’année, il y a aussi la femme chef d’entreprise de
l’année, le jeune promoteur de l’année, le promoteur NTIC de l’année…
A quoi peuvent donc bien servir ces élections ? A en
croire M. Abdelatif Ben Heddia, l’organisateur de la manifestation, elles
récompensent les qualités managériales des heureux élus ainsi que leurs
compétences et leur capacité à hisser l’entreprise tunisienne à
l’international.
Nous voulons bien lui faire confiance mais, pour
nous, les choses ne sont pas aussi simples. Car vous avez certainement noté
que, partout dans le monde, la même pratique est monnaie courante depuis
très longtemps. Bien sûr, il y a les élections de haut vol qui mobilisent un
intérêt planétaire (comme le classement de Forbes) mais il y a celles qui
passent absolument inaperçues, même au niveau local. Cependant, toutes ces
élections ont quelques points communs.
Il s’agit d’abord de présenter un exemple à tous les
autres, une source d’inspiration. Le propos est également de mettre en avant
un secteur ou une profession pour signifier que telle est la tendance. Il y
a aussi une recherche d’effet psychologique au moment où la concurrence
devient aussi rude que planétaire, un peu pour garder le feu sacré toujours
allumé dans les esprits des chefs d’entreprise. Car les temps sont à
l’appréhension et au doute et c’est pour cela que nous encourageons sans
hésitations ce genre de manifestations et que nous recommanderions même des
les rendre de stature nationale en Tunisie.
