[13/03/2007 11:53:25] MILAN (AFP) Pirelli est prêt à céder le contrôle de Telecom Italia, une opération encore incertaine en raison du prix et du souci de Rome de ne pas abandonner aux étrangers un fleuron de l’économie nationale, mais qui solderait une aventure coûteuse pour le groupe industriel italien. Le président de Pirelli, Marco Tronchetti Provera, a annoncé lundi soir qu’il avait reçu mandat de son conseil d’administration pour “étudier toutes les hypothèses, y compris une vente”, pour sa participation dans le premier opérateur de télécoms italien. “Il n’y a rien de décidé, nous évaluerons cela avec le conseil d’administration”, a cependant précisé M. Tronchetti Provera. Pirelli est propriétaire de 80% d’Olimpia, la holding qui contrôle 18% de Telecom Italia. M. Tronchetti Provera a pris le contrôle de Telecom Italia en 2001 en acquittant 4,2 euros par titre. Un investissement malheureux car le titre Telecom Italia a été divisé par 2 depuis et valait mardi 2,17 euros. En six ans, l’aventure Telecom Italia a coûté déjà 3 milliards d’euros à Pirelli et la famille Benetton, les deux actionnaires de€ la holding Olimpia, selon le calcul d’Il Sole 24 Ore. En outre, pour faire face à ses engagements financiers dans Telecom Italia, Pirelli a dû céder son activité câbles en 2005 et vendre l’an dernier un tiers de son activité pneumatiques aux banques. Dernière conséquence de cet investissement dans les télécoms, le groupe industriel a enregistré en 2006 une perte de plus d’un milliard d’euros en raison de la dépréciation des titres de l’opérateur dans ses comptes. Pour stopper l’hémorragie, Pirelli est donc contraint d’envisager une vente de sa participation, une hypothèse qui donnait un coup de fouet à son action (+8% à 0,82 euro à 10H30 GMT). Une telle perspective est d’autant plus appréciée des investisseurs que l’opérateur de télécoms a dévoilé récemment des perspectives peu engageantes pour les trois années à venir et que son président ne partage pas la vision stratégique de M. Tronchetti Provera. Mais le président de Pirelli, doit faire face à deux écueils: la méfiance du gouvernement et le prix. L’entrée de capitaux étrangers dans les télécoms est déjà “plus qu’un risque”, a estimé mardi le ministre du Développement économique, Pierluigi Bersani. Outre les projets de Pirelli sur Telecom Italia, l’opérateur italien Fastweb risque de passer sous le contrôle du suisse Swisscom. Les autres opérateurs de téléphonie mobile (Wind, Vodafone, Hutchison) sont déjà sous contrôle étranger. “Face aux opportunités offertes par les libéralisations et les évolutions industrielles, nos acteurs industriels et financiers ne sont pas en mesure d’affronter des défis d’une telle portée”, a constaté le ministre. M. Tronchetti Provera est conscient de la méfiance du gouvernement. En septembre, il a démissionné de la présidence de Telecom Italia après une violente polémique avec le chef du gouvernement Romano Prodi, inquiet des projets de l’opérateur de se défaire de sa branche mobile et de son réseau fixe en Italie. Selon la presse italienne, un groupe de banques italiennes est prêt à faire une offre à Pirelli mais au prix de 2,6 à 2,7 euros par titre Telecom Italia, un montant qui risque de ne pas satisfaire le vendeur. L’interêt de l’indien Hinduja, des russes de Sistema pour une participation minoritaire a aussi été évoqué, mais avec le risque de susciter les craintes du gouvernement. |
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