L’Opep en piste pour un statu quo lors de sa réunion de jeudi

 
 
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Le ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi, le 13 mars 2007 à Vienne à la veille d’une réunion de l’Opep (Photo : Dieter Nagl)

[13/03/2007 20:42:23] VIENNE (AFP) L’Opep a débuté ses consultations informelles à Vienne avant sa réunion jeudi, mais aucune inflexion de sa politique n’est attendue pour les mois à venir malgré un appel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) à exporter davantage.

Les analystes font valoir que le cartel, pour sa première réunion cette année, n’a guère de raison de se sentir sous pression puisque les prix, qui évoluent autour de 60 dollars le baril depuis début février, sont à un niveau quasi idéal de leur point de vue et le marché à l’équilibre.

Les représentants des pays membres semblaient leur donner raison à deux jours du début officiel de leur réunion: le président de l’Opep, le ministre du Pétrole des Emirats arabes unis, Mohammed al-Hamili, a ainsi souligné qu’il y a “actuellement un équilibre entre l’offre et la demande et les stocks mondiaux”.

Son de cloche identique chez le ministre koweïtien, cheikh Ali Jarrah al-Sabah: “Nous ne jugeons pas nécessaire de réduire la production pour le moment”, a-t-il déclaré.

Le représentant libyen et chef de la compagnie nationale de pétrole libyenne, Choukri Ghanem, a lui aussi affirmé que “rien ne justifie pour le moment une réduction du plafond de production de l’Opep car le marché est actuellement équilibré”, ajoutant que les pays membres respectaient bien les baisses de quotas.

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Le ministre koweïtien du pétrole, cheikh Ali Jarrah al-Sabah, le 13 mars 2007 à Vienne à la veille d’une réunion de l’Opep (Photo : Dieter Nagl)

Le chef de file du cartel, le ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi, est en revanche demeuré muet pour le moment.

L’Opep n’a plus d’objectif de cours affiché depuis environ deux ans mais s’efforce de conserver une certaine stabilité au marché pour ne pas précipiter ses clients dans la récession, tout en s’assurant de belles recettes.

Si l’Opep veut se garder de toute chute des cours avant le printemps, période qui s’accompagne d’une baisse saisonnière de la demande, elle pourrait, estiment les analystes, se contenter de respecter à la lettre ses décisions passées.

L’Opep-10 (hors Irak et Angola, qui ne font pas partie du système de quotas) produit en effet toujours nettement au-delà du niveau décidé lors de sa réunion de décembre. Elle a produit en février 26,54 millions de barils par jour (mbj), alors qu’elle s’était fixé pour objectif 25,8 mbj, selon la revue spécialisée Argus.

Le représentant iranien à l’Opep, Hossein Kazempour Ardebili a suggéré qu’il suffirait que le cartel respecte ses engagements récents pour rétablir l’équilibre. Dans ce cas, “il n’y aura pas besoin de changer quoique ce soit” lors de la réunion de jeudi, a-t-il estimé.

Mais une telle décision irait exactement à l’encontre de ce que demande l’AIE, qui représente la voix des pays consommateurs, qui demande régulièrement à l’Opep de produire plus.

“La tendance des stocks et des prix signale que des exportations plus importantes de l’Opep seront nécessaires dans les mois à venir”, a-t-elle fait valoir dans son rapport mensuel paru mardi.

Les stocks de produits pétroliers des pays consommateurs, parfois présentés comme un coussin de sécurité, ont nettement régressé depuis deux mois, s’inquiète l’AIE.

M. Ghanem a toutefois contredit ces affirmations: “je ne pense pas qu’il y ait eu une forte baisse” des stocks, a-t-il jugé, minimisant aussi l’impact potentiel du ralentissement économique aux Etats-Unis sur la demande.

L’AIE a elle-même revu en légère baisse sa prévision de demande mondiale pour 2007, en raison des températures exceptionnellement douces en Europe, qui pèsent sur la consommation de fuel domestique. Elle table sur une demande de 86 mbj, en hausse de 1,8%.

 13/03/2007 20:42:23 – © 2007 AFP