Le prix de l’eau augmente plus vite que l’inflation en France

 
 
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Prix de l’eau par départements

[13/03/2007 23:37:17] PARIS (AFP) Le prix de l’eau en France a augmenté plus vite que l’inflation entre 2001 et 2004 et les tarifs peuvent varier du simple au double selon les départements, révèle une étude publiée mardi.

Le tarif moyen du mètre cube d’eau a atteint 3 euros en 2004, soit une augmentation de 2,4% par an entre 2001 et 2004 alors que l’inflation était de 2% par an, selon cette étude menée par l’Institut français de l’environnement (Ifen) avec les services du ministère de l’Agriculture.

Dans le même temps, la consommation d’eau n’a augmenté que de 1% par an, pour atteindre une moyenne de 165 litres par habitant et par jour en 2004.

Globalement la facture d’eau domestique – celle consommée par les ménages, les artisans, les petites entreprises et administrations – s’est élevée à 11 milliards d’euros en 2004, soit une moyenne nationale de 177 euros par personne et par an.

Mais la note à payer n’a pas été la même pour tous. D’abord parce que la consommation d’eau est plus importante dans le sud (239 litres par habitant et par an dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 112 dans le Nord-Pas-de-Calais).

Ainsi, la facture d’eau moyenne a atteint 272 euros par personne et par an en 2004 en Paca, 190 euros ou plus en Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Corse, et se situe à l’autre bout de l’échelle, entre 140 et 150 euros en Franche-Comté, Auvergne, Nord-Pas-de-Calais et Limousin.

Mais l’Ifen note également que les tarifs varient du simple au double selon les départements, les plus élevés concernant l’ouest et le nord, les plus bas sont pratiqués en Rhône-Alpes et en Auvergne.

Le m3 est facturé plus de 4 euros dans le Morbihan, il vaut de 3,60 à 3,90 euros en Ille-et-Vilaine, dans la Manche, le Pas-de-Calais, les Bouches-du-Rhône, les Côtes-d’Armor et la Loire.

Pour Christian Carlier, directeur adjoint des études à l’UFC Que choisir, c’est la pollution de l’eau qui tire les prix à la hausse.

“Une eau polluée, c’est une eau chère. Quand je vois les régions ou le prix est élevé, cela correspond en gros à la carte de la France ou l’eau est très polluée”, a-t-il indiqué.

“En Bretagne, l’eau est très polluée, il faut la traiter, ça va coûter plus cher que dans le massif central ou l’eau est quasiment pure”, souligne-t-il.

Le cas de la région Paca est “plus étonnant, estime-t-il. C’est une région où la consommation est très élevée et généralement dans ce cas, cela devrait avoir tendance à diminuer le prix au m3 avec des économies d’échelle”.

“Ce qui coûte le plus cher dans l’eau, c’est le tuyau. Si vous êtes à Paris, le nombre de consommateurs pour 1 m de tuyau est beaucoup plus important que dans une zone rurale. Donc il est évident que le prix de revient est beaucoup moins élevé dans une zone dense que dans une zone rurale”, explique-t-il.

Le prix de l’eau fait le grand écart entre les communes: 10% d’entre elles facturent le m3 d’eau moins de 1,3 euro et autant le font payer plus de 4 euros. Le coût de l’abonnement lui-même peut aller de 56 euros à plus de 100 euros.

Le poids de l’abonnement (partie fixe de la facture) est plus élevé dans les régions touristiques où il y a beaucoup de résidences secondaires, notamment en Corse, Paca, Bretagne, Aquitaine et dans les Pays de la Loire.

La disparité des tarifs s’explique parfois par la proximité de la ressource en eau, sa qualité et la densité de population.

Les eaux de surface sont plus faciles d’accès mais font généralement l’objet de traitements plus complexes et plus coûteux que les eaux souterraines.

 13/03/2007 23:37:17 – © 2007 AFP