Les Bourses mondiales ébranlées par les craintes immobilières aux Etats-Unis

 
 
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Des investisseurs devant un tableau de cotation le 14 mars 2007 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[14/03/2007 12:35:10] PARIS (AFP) Les marchés boursiers mondiaux, toujours fragilisés par le coup de tabac provoqué en Chine il y a deux semaines, ont de nouveau nettement décroché mercredi en raison des craintes d’une crise immobilière aux Etats-Unis qui affecterait la croissance.

Vers 12H00 GMT, les places européennes, déjà chahutées la veille, étaient toutes en net repli. Paris perdait 1,88%, Francfort 1,74%, Londres 1,64%, Zürich 2,02% et Madrid 1,89%.

A Tokyo, l’indice Nikkei a cédé 2,92%, après avoir déjà perdu 0,66% la veille. Le mouvement s’est vite propagé : Séoul a clôturé en baisse de 2%, Sydney de 2,10%. Manille a dévissé de 3,38%, Hong Kong s’est replié 2,56%, Shanghai de 1,97% et Bombay de 3,49%.

Fin février, les marchés mondiaux avaient déjà décroché de 5% environ, suite à une sévère correction de la Bourse de Shanghai menacée par l’éclatement d’une bulle spéculative.

“La nouvelle baisse des marchés mondiaux a été amplifiée par la crise grandissante du secteur des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis”, estime Julian Jessop, chef économiste du cabinet d’études britannique Capital Economics.

“Les inquiétudes sont à notre avis justifiées, particulièrement concernant un effet domino sur la consommation des ménages aux Etats-Unis. Le marché des prêts immobiliers aux Etats-Unis constitue un nouvel exemple des excès financiers des dernières années”, dit-il.

Wall Street avait initié la veille la glissade mondiale, avec une chute de l’indice vedette Dow Jones à New York de 1,97% consécutive à la publication d’une étude de l’Association des banquiers hypothécaires américains faisant état d’une hausse des défauts de paiement au quatrième trimestre 2006.

Après des années d’euphorie qui ont dopé la croissance de la première économie mondiale, le marché immobilier américain s’est retourné fragilisant en particulier les sociétés spécialisées dans l’octroi de crédit à risque aux ménages faiblement solvables. Ce qui fait craindre un ralentissement plus accentué que prévu de la croissance globale du pays.

Quelque 2,2 millions de foyers américains risquent de perdre leur maison d’ici à la fin de l’année, incapables de faire face à des échéances toujours plus hautes, basées sur ces prêts à hauts risques.

Le système fonctionne en effet tant que les prix continuent à grimper et que les ménages concernés peuvent renégocier plusieurs fois leurs emprunts en se basant sur la hausse de la valeur de leur maison.

New Century, l’une des principales sociétés américaines concernées, a annoncé être en quasi-faillite cette semaine. Son cours en Bourse a perdu 90% depuis le début de l’année.

Les analystes relativisent en soulignant que les risques de propagation au secteur bancaire traditionnel sont minimes. Et le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson s’est voulu rassurant mardi, estimant que les fondements de l’économie nationale restaient solides.

“Nous effectuons une transition réussie d’une économie qui progressait à un rythme qu’elle ne pouvait soutenir à un rythme plus durable”, a-t-il dit.

Un constat partagé par l’OCDE. L’organisation a estimé mardi que la croissance américaine restera “inférieure à son potentiel à court terme” du fait du ralentissement immobilier. Mais “pour l’instant on a quelque chose qui ressemble à un atterrissage en douceur” et un scénario de récession “n’est pas le plus probable”, a dit son chef économiste Jean-Philippe Cotis.

 14/03/2007 12:35:10 – © 2007 AFP