[14/03/2007 17:52:54] BARI (AFP) L’Italie et la Russie ont renforcé mercredi leur alliance économique, en particulier leur coopération énergétique, lors d’un sommet à Bari (sud) où Romano Prodi et Vladimir Poutine se rencontraient pour la quatrième fois en moins d’un an. Les deux hommes ont fait état d’excellentes relations entre les deux pays et souhaité le renforcement de la coopération entre la Russie et l’Union européenne, mais ils n’ont annoncé aucune avancée concrète. M. Prodi a également indiqué avoir parlé des droits de l’homme et de la liberté de la presse avec son homologue russe, alors que des associations avaient appelé le chef du gouvernement italien à ne pas sacrifier ces questions sur l’autel des bons rapports économiques entre les deux pays. Deuxième partenaire commercial européen de la Russie, dont elle dépend pour un tiers pour ses approvisionnements en gaz, l’Italie entend s’assurer de la pérennité de ses approvisionnements en gaz russe et développer la présence de ses groupes énergétiques, Eni au premier chef, en Russie. Eni et le géant russe Gazprom ont signé en novembre un accord qualifié d'”historique” par les deux pays qui va permettre à Gazprom de vendre directement son gaz en Italie. En échange, le contrat de fourniture de gaz russe à Eni a été prolongé jusqu’en 2035. “L’entente entre l’Eni et Gazprom est un modèle”, a déclaré Romano Prodi. Il a cependant admis que “les détails techniques, qui ne sont pas simples, doivent encore être finalisés” pour la mise en oeuvre de cet accord. Eni attend en particulier de pouvoir investir dans l’exploration de gisements en Russie et les observateurs espéraient des avancées sur ce point sensible, au moment où la Russie reprend en main plusieurs projets d’exploration promis à des groupes étrangers. “Si un groupe comme Eni développe ses investiments en Russie, il est le bienvenu”, a assuré Vladimir Poutine. Le président russe a cependant conditionné toute coopération avec des groupes européens à l’obtention “d’avantages réciproques”. La Russie, premier producteur mondial de gaz, voit dans l’Italie l’exemple type de relation bilatérale qu’elle veut instaurer avec des pays de l’Union européenne préoccupés par la fiabilité de Moscou pour ses fournitures en énergie. M. Prodi a profité de cette rencontre pour souhaiter un renforcement des rapports entre l’Union européenne et la Russie. “Nous voulons que le prochain accord entre l’UE et la Russie soit le plus ample et le plus exhaustif possible, notamment au niveau énergétique”, a-t-il dit, affirmant qu’il n’existait pas de “dépendance énergétique” envers la Russie mais une “interdépendance”. Sur le plan diplomatique, le chef du gouvernement italien a assuré avoir évoqué la situation des droits de l’homme, en référence à la situation de la Tchétchénie, mais il ne s’est pas étendu sur la teneur des discussions avec M. Poutine. “Nous avons aussi parlé de la liberté de la presse, de la liberté d’association et des droits de l’homme, qui sont des valeurs fondamentales de notre société”, a affirmé M. Prodi. Le dossier nucléaire iranien, l’Afghanistan, la situation en Irak et le statut du Kosovo ont aussi fait l’objet de discussions entre les deux pays mais sans donner lieu à des déclarations marquantes. |
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