General Motors réduit nettement ses pertes en 2006, mais ne crie pas victoire

 
 
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Le PDG de General Motors, Rick Wagoner, lors du salon automobile de Genève, le 6 mars 2007 (Photo : Fabrice Coffrini)

[14/03/2007 16:34:40] NEW YORK (AFP) Le premier constructeur automobile américain et mondial General Motors (GM) a nettement réduit ses pertes en 2006, après une perte record en 2005, mais a refusé mercredi de “crier victoire”, reconnaissant avoir encore “beaucoup à faire”.

GM a fait état d’une perte nette de 2 milliards de dollars en 2006 après une perte de 10,4 milliards en 2005.

Les pertes 2005 et 2006 reflètent les lourdes charges provisionnées par GM pour financer sa restructuration en Amérique du nord, le groupe devant assumer le coût des fermetures d’usines et de la suppression de 35.000 emplois.

Le constructeur, qui lutte pour regagner sa compétitivité aux Etats-Unis face aux concurrents asiatiques, a énuméré les points positifs, à commencer par la perte 2006 réduite et même un bénéfice au 4e trimestre (950 millions, grâce à la cession de 51% de sa division financière GMAC).

GM a aussi amélioré ses flux de trésorerie dans l’automobile, bien que toujours négatifs (-3,8 milliards en 2006 contre -8,6 milliards en 2005), et réalisé des économies sur ses coûts fixes plus importantes que prévu (6,8 milliards au lieu de 6 milliards). GM a confirmé qu’il atteindrait en 2007 son objectif de 9 milliards d’économies sur ses coûts de fonctionnement.

“Nos performances de l’an passé reflètent les progrès significatifs que nous avons faits pour transformer GM en un groupe plus concurrentiel”, a déclaré son PDG Rick Wagoner.

“Mais personne chez GM ne crie victoire”, a-t-il ajouté: “nous savons tous que nous avons encore beaucoup à faire pour regagner une croissance de notre activité et une rentabilité durables, ainsi que pour dégager des flux de trésorerie positifs”.

GM a dégagé un chiffre d’affaires annuel de 207 milliards qui surpasse les 168,85 milliards envisagés par le marché.

Dans l’automobile, GM a encore perdu des parts de marché aux Etats-Unis, détenant à fin 2006 13,5% contre 14,1% en 2005. La région Amérique du nord accuse à elle seule une perte de 4,6 milliards de dollars, lestée par la restructuration.

GM, qui entend garder son titre de premier constructeur mondial avec 9,1 millions de véhicules vendus en 2006, mais qui pourrait se faire dépasser dès cette année par le japonais Toyota, compte accélérer ses investissements dans de nouveaux véhicules et de nouvelles technologies ainsi que sur des marchés régionaux “en croissance” comme la Chine.

GM va ainsi consacrer 8,5 à 9 milliards cette année à ces investissements, contre 7 milliards en 2006.

Le directeur financier Fritz Henderson n’a pas voulu se prononcer lors d’une conférence téléphonique mercredi sur l’avancée des discussions avec l’équipementier Delphi, son ex-filiale qui souhaite une aide financière de GM pour sortir de faillite.

Ces dernières semaines, plusieurs analystes ont souligné les efforts de GM pour lancer des véhicules mieux adaptés à la demande des Américains, avec un design renouvelé et des moteurs plus économes en carburant.

Les progrès de GM sont souvent mesurés à ceux de Ford, également en perte de vitesse aux Etats-Unis et en restructuration (perte nette record de 12,6 milliards en 2006). Et “GM a l’ascendant en termes de produits attractifs”, juge notamment Alex Rosten, de Edmunds.com.

Toutefois, les analystes de Bear Stearns estiment que les résultats de GM en Amérique du nord “sont plus faibles que prévu”, ce “malgré les économies de coûts auxquelles est parvenu GM et l’amélioration du revenu par véhicule”. Ces analystes ne voient “pas d’amélioration de la rentabilité à court terme”.

 14/03/2007 16:34:40 – © 2007 AFP