L’Opep devrait maintenir son plafond, un oeil sur l’économie mondiale

 
 
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Le chef de la délégation libyenne, Choukri Ghanem, le 14 mars 2007 à Vienne (Photo : Dieter Nagl)

[14/03/2007 20:19:46] VIENNE (AFP) L’Opep, très satisfaite de la situation des marchés pétroliers, devrait laisser son plafond inchangé lors de sa réunion jeudi et se contenter d’ajuster sa production si l’économie mondiale vient à flancher, comme le redoutent les marchés boursiers.

Tous les ministres déjà arrivés à Vienne, à l’exception notable du chef de file de l’Opep, le Saoudien Ali Al-Nouaïmi, qui ne s’est pas du tout exprimé, semblent du même avis: les deux baisses de production décidées ces derniers mois par le cartel sont suffisantes pour le moment.

“Tout va bien, vous savez, nous sommes très satisfaits pour le moment. C’est une période basse, mais les prix sont en hausse. A notre avis, le cours n’est pas si mal pour cette période”, s’est réjoui le nouveau secrétaire général de l’Opep, le Libyen Abdallah al-Badri. Il évolue actuellement autour de 60 dollars le baril.

“Je ne pense pas qu’il y ait un réel besoin de prendre de nouvelles mesures”, a également jugé le chef de la délégation libyenne et patron de la compagnie nationale de pétrole nationale, Choukri Ghanem.

Le cartel avait décidé lors de ses réunions de Doha (en octobre) et Abuja (en décembre) des baisses successives de production de 1,2 puis 0,5 million de barils par jour, pour parvenir à un total de 25,8 mbj pour l’Opep-10 (hors Irak et Angola, exclus du système de quotas).

Mais de l’avis des spécialistes et de certains ministres eux-mêmes, l’Opep n’applique pas totalement ces mesures: selon la revue spécialisée Argus, le cartel a produit en réalité quelque 700.000 barils de plus que son objectif affiché en février.

Nombre de pays membres, très dépendants de leurs recettes pétrolières, ont du mal à s’astreindre à ces baisses de production qui signifient de moindres rentrées financières.

Le comité de surveillance des marchés (MMSC) de l’Opep, qui rend des avis consultatifs, devrait donc recommander lors de la réunion un meilleur respect des engagements déjà pris, a expliqué le ministre nigérian de l’Energie, Edmund Daukoru.

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Le ministre saoudien du pétrole Ali Al-Nouaïmi, le 13 mars 2007 à Vienne (Photo : Dieter Nagl)

L’Opep devrait “essayer de mettre en oeuvre totalement les baisses (de production) décidées à Abuja. Jusqu’ici nous n’avons respecté que celles de Doha”.

“Je pense que le moment est venu de mettre totalement en oeuvre la baisse de 1,7 million” de barils par jour, a-t-il dit.

Le comité devrait également suggérer que le cartel se réunisse à nouveau d’ici quelques mois, avant l’échéance suivante, prévue en septembre.

L’économie mondiale “ralentit sensiblement”, a relevé M. Daukoru. Les ministres pourtant se sont montrés globalement peu émus par le nouveau coup de tabac qui vient de frapper des marchés boursiers craintifs face à une crise immobilière aux Etats-Unis qui affecterait la croissance.

Le président de l’Opep, l’Emirati Mohammad al-Hamili, a affirmé qu’il ne “craignait pas qu’un ralentissement économique heurte la demande”, et évoqué une “correction normale”.

Les douze pays de l’Opep peuvent aussi se féliciter d’avoir réussi à réduire la marge de manoeuvre des pays consommateurs, dont les stocks de produits pétroliers ont fondu ces derniers mois, comme l’a relevé mardi l’Agence internationale de l’énergie, qui représente la voix des consommateurs.

L’Opep, qui se réunit jeudi pour la première fois cette année, accueille pour la première fois l’Angola en tant que membre de plein droit. L’Angola avait été coopté en tant que douzième membre du cartel en décembre.

 14/03/2007 20:19:46 – © 2007 AFP