[14/03/2007 17:15:32] OSLO (AFP) Le groupe norvégien Aker a décidé de se désengager du groupe de construction navale Aker Yards, le repreneur des Chantiers de l’Atlantique, aujourd’hui en bonne santé et qui ne devraient pas être affectés par ce changement. Aker, puissante holding norvégienne qui possède des participations dans plusieurs entreprises du pays dont Aker Kvaerner (services pétroliers), a annoncé mercredi dans un communiqué qu’il allait vendre la totalité de sa participation (40,1%) dans Aker Yards, soit 9,1 millions d’actions. L’opération, “immédiate” et proposée aux investisseurs norvégiens et étrangers, pourrait lui permettre d’empocher entre 4 et 5 milliards de couronnes norvégiennes (entre 492,88 et 616,105 millions d’euros). Bien que cette annonce inattendue ait provoqué une forte baisse du titre Aker Yards à la Bourse d’Oslo, les analystes estiment que l’opération ne devrait pas avoir d’incidence sur le constructeur naval. “Je ne pense pas que cela va changer quoi que se soit pour l’entreprise. Si on regarde le groupe aujourd’hui, il est très indépendant de la holding Aker. Il n’y a ni accord contractuel, ni accord opérationnel ou financier”, résume Tergie Fatnas, spécialiste du secteur et analyste chez Enskilda securities. Chez Aker Yards France, on assure également que ce désengagement n’aura pas d’effet sur les chantiers français. “Aker Yards, issu du groupe Aker, va très bien, les résultats sont très bons, la marge est à 5,6”, a déclaré à l’AFP Marianne Minard, porte-parole du groupe France. Aker Yards, qui a racheté l’an passé Les Chantiers de l’Atlantique à Alstom pour 50 millions d’euros, a dégagé l’an passé un bénéfice net de 1,037 milliard de couronnes norvégiennes (128,86 millions d’euros) en hausse de 33,5%. Son chiffre d’affaires a bondi de 55,7% à 25,861 milliards (3,21 milliards d’euros). Issu du groupe Aker, Aker Yards, dont les autres actionnaires sont essentiellement des banques, avait été introduit en Bourse en 2004. Depuis, son chiffre d’affaires a doublé tandis que sa capitalisation financière est passée de 250 millions d’euros à 1,4 milliard, indique Mme Minard. Dans un communiqué, Aker Yards souligne qu'”il y a 149 navires en commande, ce qui est exceptionnel. Nous allons livrer un navire par semaine”, souligne la porte-parole. “Pour Saint-Nazaire, nous sommes en train de monter en puissance, d’ici la fin de l’année, nous serons à plein régime. Actuellement, nous avons six navires en commandes, plus deux options. Ce qui devrait nous occuper jusqu’en 2011”, explique-t-elle encore. Le patron d’Aker Yards Karl Erik Kjelstad estime de son côté que “c’est la fin d’une époque”. Mais il ajoute que le management va “participer activement au processus de vente” et que le groupe poursuivra sa coopération avec les autres entreprises de la holding. Cette annonce suscite toutefois l’inquiétude des syndicats en France. “Malheureusement le départ d’Aker confirme les craintes que l’on pouvait avoir sur cette vente, on n’est pas forcément surpris du départ d’Aker, on savait que c’était un financier et non un industriel qui reprenait le chantier”, a affirmé à l’AFP Joël Cadoret (CGT). La CGT minoritaire s’était opposée à la reprise. “C’est une affaire financière, revendre des chantiers avec un carnet de commandes bien rempli permet aux actionnaires de se remplir les poches”, relève le syndicaliste. A la Bourse d’Oslo, Le titre Aker Yards a terminé en baisse de 11,92% à 494 couronnes norvégiennes dans un marché en baisse de 2,02%. Le titre Aker a clôturé en repli de 1,92%. |
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