[15/03/2007 16:12:51] VIENNE (AFP) L’Opep a décidé de laisser inchangés ses plafonds actuels de production à l’issue d’une réunion jeudi, la situation sur le marché pétrolier lui donnant satisfaction au point qu’elle n’envisage pas de nouvelle action avant au moins six mois. “Le marché est stable et sain, et nous n’avons pas besoin d’y toucher”, a déclaré le secrétaire général du cartel, Abdallah al-Badri, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion du cartel. Il confirmait ainsi les déclarations de deux ministres ayant pris part à la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. “Les quotas sont les mêmes” et l’Opep “s’engage à mieux les respecter”, a indiqué le ministre qatariote de l’Energie, Abdallah ben Hamad al-Attiyah, tandis que son homologue iranien, Kazem Vaziri-Hamaneh, déclarait qu'”il n’y a pas de décision spécifique concernant la production” et que celle-ci “va continuer comme avant”. La situation est à l’heure actuelle quasi-idéale pour l’Opep, reconnaissent les ministres. Après être brièvement tombés sous 50 dollars à la mi-janvier, les cours du baril se sont redressés et oscillent autour de 60 dollars le baril depuis début février, un prix qui satisfait la majorité de ses membres. Le cartel, qui produit environ 40% du brut mondial, considère qu’il récolte ainsi les fruits des fortes baisses de production décidées fin 2006. Le ministre saoudien du Pétrole et chef de file de l’Opep, Ali al-Nouaïmi, les a qualifiées jeudi de “bonnes et adéquates”, dans un entretien au quotidien panarabe Al-Hayat. L’Opep avait décidé en octobre et décembre de baisser sa production de 1,2 puis de 0,5 million de barils par jour (mbj), ramenant ses objectifs de production à 25,8 mbj pour l’Opep-10 (hors Irak et Angola, qui ne sont pas concernés par les quotas). Selon la revue spécialisée Argus, le cartel est encore loin de respecter cet objectif: il a produit quelque 700.000 barils de plus que son plafond officiel en février. Nombre de pays membres ne tiennent pas à baisser plus leur production, de peur de diminuer leurs recettes, d’autant plus que la majorité des membres du cartel se satisfait de prix compris entre 50 et 60 dollars le baril, comme actuellement.
En outre, des prix trop élevés peuvent peser sur l’économie des pays consommateurs, et donc par extension sur la consommation de pétrole. Le président de l’Opep a mentionné la nécessité de “surveiller les marchés boursiers dans le monde”, qui ont chuté à plusieurs reprises ces dernières semaines, pour évaluer leur “possible impact sur l’économie mondiale et en particulier, sur la demande énergétique”. Mais le cartel semble plutôt serein pour les mois à venir. Contrairement à ce qu’avait laissé entendre le ministre vénézuélien au début de la réunion, Abdallah al-Badri a affirmé qu’il n’y aurait a priori pas de nouvelle réunion avant celle prévue en septembre. “Je ne pense pas qu’il y ait besoin” d’une réunion en juin, a-t-il dit. Les pays consommateurs de pétrole craignent eux que l’approvisionnement se tende à l’approche de l’été, notamment en raison des départs en vacances aux Etats-Unis, qui entraînent un pic de consommation d’essence. Le cartel reste donc pour le moment sourd aux appels de l’Agence internationale de l’Energie, qui représente les intérêts des pays consommateurs, et l’a enjoint mardi d’augmenter ses exportations. |
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