[15/03/2007 18:42:12] PARIS (AFP) Airbus a reçu jeudi la promesse de deux commandes pour son futur long courrier A350 XWB, dont l’une record de Qatar Airways de 80 appareils et l’autre d’Aeroflot de 22 exemplaires, pour un chiffre d’affaires total de plus de 23 milliards de dollars. Une aubaine pour le constructeur européen, en pleine déconfiture financière après 572 millions d’euros de perte en 2006, plombé par les retards de l’A380. C’est aussi un sérieux coup de pouce pour le démarrage commercial de son nouveau programme long courrier de 250 à 380 places, qui doit concurrencer le Boeing 787 et dont la mise en service est prévue en 2008. L’A350, qui doit coûter plus de 10 milliards d’euros de développement d’ici à 2013, compte déjà près de 500 commandes. “Nous sommes sur le point de signer une lettre d’intention (…) et nous signerons ensuite un contrat d’ici le milieu de l’année 2007”, a déclaré le directeur général de Qatar Airways, Akbar Al Baker, au Financial Times, en annonçant qu’il prévoyait d’acheter 80 exemplaires de la nouvelle version de l’A350 au fuselage élargi (XWB). De son côté, le PDG d’Aeroflot, Valeri Okoulov, a évoqué l’acquisition de 22 A350 précisant que le contrat serait signé “dans les semaines à venir”. Une porte-parole d’Airbus s’est refusée à tout commentaire “en l’absence de décision définitive des compagnies”. Une autre source interne, interrogée par l’AFP, a parlé de “signe positif, montrant l’intérêt pour l’avion qui correspond à la demande”. Selon les derniers prix catalogue communiqués par Airbus, le prix moyen d’un A350 XWB devrait approcher 230 millions de dollars. La commande de Qatar Airways pèserait à elle seule 18,4 milliards de dollars, un record, supérieur aux 13 milliards de dollars de la commande de 43 A380 par Emirates (pour un prix catalogue de 306 millions) ou aux 18 milliards de dollars estimés de la commande de 115 Boeing 787 (65 ferme plus 50 options) de l’Australien Qantas, passée fin 2005. A la Bourse de Paris, le titre EADS, maison-mère d’Airbus a pris toute la journée plus de 2%, mais a clôturé en hausse de seulement 1,35% à 21,75 euros dans un marché en hausse de 1,77%. Les déclarations du responsable qatari confirmeraient, en l’augmentant, une déclaration d’intention d’achat de 60 A350 ancienne version, passée en 2005. Airbus avait dû abandonner cette version jugée trop proche de l’actuel A330 par les clients, alors qu’elle totalisait 100 commandes fermes et 82 intentions d’achat (dont celles de Qatar). Qatar Airways notamment avait fait part de son impatience. “Nous n’attendrons pas indéfiniment”, avait prévenu Al Baker en 2006. Airbus a proposé à l’été 2006 une version à fuselage élargie avec de nouvelles ailes, mais deux fois plus chère en développement, et les actionnaires d’EADS ont encore mis six mois pour surmonter leurs hésitations financières. Le lancement industriel du programme le 1er décembre 2006, a redonné du même coup une impulsion à la campagne commerciale. La nouvelle version en est aujourd’hui à 53 commandes fermes ou engagements d’achat: 2 commandes fermes du loueur américain Pegasus et 11 de la compagnie Finnair, 20 engagements chinois de la CASGC et 20 de Singapore Airlines. Les commandes de Qatar et Aeroflot porteraient le carnet de commandes à 155 appareils, en bonne voie vers l’objectif de 200 commandes fin 2007, assigné par le vice-président chargé des ventes John Leahy. Restera à boucler le financement, qui imposera de lever des fonds, en capital ou en obligations avant le pic des dépenses, prévu entre 2010 et 2013. |
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