[15/03/2007 19:49:40] PARIS (AFP) Plusieurs milliers de salariés européens d’Alcatel Lucent ont manifesté jeudi côte à côte à Paris contre le plan de suppression de 4.500 postes en Europe du géant des télécommunications, à la veille d’un nouveau comité de groupe européen. “Cette manifestation est une très, très grande réussite, c’est une étape importante de notre mobilisation”, a déclaré au micro Alain Hurstel, secrétaire (CFDT) du comité de groupe européen, à l’issue du défilé, qui a réuni “3.000 à 5.000 personnes” selon la CFDT, et 3.000 selon la police. Alcatel Lucent, née à l’automne 2006 de la fusion du français Alcatel et de l’américain Lucent technologie, a annoncé le 9 février la suppression de 12.500 emplois dans le monde, dont 1.468 en France, dans le cadre d’un plan d’économies de 1,7 milliard d’euros sur trois ans. “Demain (vendredi), nous avons rendez-vous avec Patricia Russo, mais nous n’attendons pas grand chose du comité de groupe européen et nous voulons qu’elle revienne complétement sur ce plan de suppression d’emplois, c’est le message que nous lui porterons”, a poursuivi M. Hurstel tandis que les manifestants conspuaient le nom de la directrice générale d’Alcatel Lucent.
Venus de France, “par cars entiers” de Bretagne, de Toulouse, de Normandie (Eu), d’Alsace (Illkirch), de la région parisienne, mais également d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, des Pays-Bas et de Belgique, les manifestants avaient quitté la place de la Bourse (2e) deux heures auparavant, sous un beau soleil, avant d’être stoppés par le dispositif policier aux abords du siège social du groupe, rue de la Boétie (8e). Ils ont défilé derrière une banderole unitaire proclamant – en français et en allemand -: “Pour l’emploi en Europe – Contre les délocalisations”. Au départ du cortège, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, syndicat majoritaire dans l’entreprise, s’est félicité de la tenue de cette “manifestation européenne”, placée sous l’égide de la Fédération européenne de la Métallurgie (FEM). “Le problème de l’avenir de ces entreprises de haute technologie doit être posé au niveau européen”, a insisté le secrétaire général de la CFDT. Egalement présent, Jean-François Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT, a déclaré à l’AFP que cette manifestation était “la démonstration que l’on peut bâtir une action des syndicats européens et qu’on ne se limite pas seulement à défendre chacun nos propres emplois”, alors que les syndicats européens d’Airbus semblent peiner à unir leurs efforts. “Le problème n’est pas la répartition des sacrifices entre les salariés de chaque pays, mais de combattre ensemble toutes les suppressions d’emplois et la logique financière qui prime la logique industrielle”, a-t-il ajouté. Au chapitre des politiques, seule Arlette Laguiller, candidate à l’élection présidentielle, est venue apporter son “soutien” aux manifestants. La militante LO a rappelé qu’elle était “pour l’interdiction des licenciements dans ces entreprises qui font des bénéfices”. Le groupe de travail sur les perspectives du secteur des télécommunications en France et en Europe, promis par le Premier ministre Dominique de Villepin à l’annonce du plan, a été mis en place jeudi et devra rendre son “premier rapport d’étape à la mi-avril”. Un comité de groupe européen doit se réunir vendredi à Paris. Il sera “exceptionnellement” présidé par la directrice générale, Patricia Russo, selon la direction. |
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