L’ancien
co-directeur général de Tunisiana, Robert Lee, a défrayé la chronique et
continue à être le sujet de discussion préféré du monde des
télécommunications depuis quelques jours.
L’affaire a commencé par une rumeur (comme d’habitude) signalant qu’il va
rejoindre bientôt l’opérateur historique Tunisie Télécom. Personne ne
voulait croire à cela, surtout que l’intéressé a annoncé, lors de sa
démission en décembre dernier, qu’il allait rejoindre un opérateur kenyan et
que l’équipe de Tunisiana lui a rendu les meilleurs hommages lors de son
départ.
Ce qui a commencé par une rumeur a fini par prendre, peu à peu, de
l’ampleur puisque la question du recrutement de M. Lee a été l’un des points
discutés au cours du conseil d’administration de Tunisie Télécom, jeudi 1er
mars 2007. A l’issue de ce conseil, écrit le magazine Réalités dans son édition
du 8 mars, les membres tunisiens de ce conseil ont refusé ce recrutement.
Face à ce refus, motivé par la loi tunisienne qui interdirait ce genre de
transferts, Lee a été recruté par Tecom, écrit le magazine et pourrait être
chargé d’une mission en Tunisie. Entre les lignes, on comprendra que
l’ancien Co-DG rejoindra, malgré le refus de la partie tunisienne, Tunisie
Télécom. En clair, il ira vers le concurrent et emportera avec lui tous les
secrets de Tunisiana. Et il est certain que vu le poste qu’il occupait, il
détenait tous les secrets de l’opérateur GSM privé.
Si le passage d’un cadre d’une compagnie à sa concurrente n’étonne personne
(cela est courant dans le monde des affaires et on en a vu dernièrement
plusieurs exemples), il n’en demeure pas moins que cette histoire soulève moult
interrogations :
Comment se fait-il que Tunisiana n’ait pas ficelé comme il se doit le
contrat la liant à son ancien Directeur Commercial pour qu’il ne puisse pas partir vers son
concurrent ?
N’y a-t-il donc plus des directeurs commerciaux en Tunisie (avec tous les
demandeurs d’emploi que nous avons) ?
Comment les responsables de Tecom peuvent décider de recruter un tel cadre avec
tous les risques que cela engendre ?
A-t-on pensé à l’ambiance que pourrait connaître le secteur
à l’issue de ce transfert ?
Comment peut-on offrir à un tel homme (qui a tourné le dos à son ancien
employeur) un poste de responsabilité si élevé ?
On est en plein dans la fiction ? Ça en a l’air, mais au point où nous en sommes arrivés ces
derniers jours, avec la vente de Wataniya et le recrutement de Lee, nous
sommes déjà en pleine fiction !
Une chose est certaine, c’est que cette affaire ne fera pas du tout
avancer le secteur des télécommunications.
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