Cadbury renonce à ses sodas pour des chewing-gums et du chocolat

 
 
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Boîtes de friandises Cadbury (Photo : Leon Neal)

[15/03/2007 14:37:53] LONDRES (AFP) Le numéro un mondial de la confiserie Cadbury Schweppes a renoncé jeudi à ses sodas pour se recentrer sur les chewing-gums Hollywood et Stimorol ainsi que le chocolat Dairy Milk, sous la pression d’investisseurs après une série de déboires l’an dernier.

Le groupe britannique a annoncé, 38 ans après sa fusion et malgré des refus répétés de séparer ses activités, qu’il se scindait en deux et souhaitait vendre ses boissons pour ne garder que la confiserie, dans le but d’augmenter la valeur de l’entreprise au bénéfice des actionnaires.

“L’entreprise, à l’avenir, devra se concentrer sur son métier de confiseur, en se séparant des boissons en Amérique du Nord”, a déclaré le directeur général du groupe, Todd Stitzer, lors d’une conférence de presse.

Cadbury, numéro trois mondial des boissons non alcoolisées derrière les américains Coca-Cola et Pepsico, avait déjà vendu l’an dernier en Europe ses sodas Orangina et Schweppes et les jus de fruits Oasis, repris par les fonds d’investissement Lion Capital et Blackstone.

Depuis 1999, il s’est désengagé du secteur dans 180 pays et n’y est plus présent qu’en Amérique du Nord, où il possède, outre Schweppes, les sodas Seven Up, Dr Pepper, Canada Dry, ainsi que les jus de fruits Snapple.

Selon des estimations, les boissons pourraient être vendues pour 7 milliards de livres tandis que la confiserie serait valorisée séparément pour 9 milliards, soit un total de 16 milliards de livres (23,4 milliards d’euros), supérieur de 23% à la capitalisation boursière actuelle du groupe.

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Une canette de limonade Schweppes (Photo : Leon Neal)

Des rumeurs de scission circulaient depuis mardi à la Bourse en raison de l’arrivée au capital de Cadbury de l’homme d’affaires américain Nelson Peltz, avec une participation de presque 3%. L’action de l’entreprise avait gagné plus de 10% à l’annonce de la nouvelle et prenait encore près de 4% jeudi.

Le milliardaire américain, âgé de 64 ans, est connu pour être un actionnaire activiste, qui entre au capital des entreprises dans le but d’influencer leur gestion. Il avait ainsi acheté 5,5% de Heinz l’an dernier et obtenu deux sièges au conseil d’administration, avant d’affronter la direction en réclamant une baisse des coûts du fabricant de ketchup.

Cadbury a expliqué avoir rencontré 40% de ses actionnaires pour discuter d’une scission des activités, en reconnaissant que M. Peltz en faisait partie. “Mais je ne dirais pas qu’il a été à l’origine de la décision”, a déclaré le patron de Cadbury au micro de la BBC.

Todd Stitzer a ajouté que son choix couronnait “deux à trois années” de réflexion. Pourtant, son directeur financier, Ken Hanna, avait écarté une scission le mois dernier lors de la présentation des résultats annuels, en affirmant que boissons et confiserie allaient très bien ensemble.

“Il semble qu’au final, la pression des investisseurs ait été la plus forte et que les considérations financières l’aient emporté sur la logique industrielle”, a jugé Keith Bowman, analyste de la maison de courtage britannique Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

L’affaire intervient aussi alors que Cadbury a essuyé des difficultés en 2006, avec le retrait de milliers de barres chocolatées en raison d’une salmonellose et la découverte d’erreurs comptables dans sa filiale au Nigeria, deux revers qui ont pesé sur ses résultats financiers et fait reculer le cours de son action à la Bourse.

 15/03/2007 14:37:53 – © 2007 AFP