Airbus : les salariés européens se mobilisent dans toute l’Europe

 
 
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Des salariés d’Airbus manifestent à Blagnac, le 16 mars 2007 (Photo : Pascal Pavani)

[16/03/2007 15:48:12] PARIS (AFP) Des dizaines de milliers de salariés d’Airbus se sont mobilisés vendredi lors d’une journée européenne d’actions décentralisées impliquant tous les sites de l’avionneur en Europe, contre le plan de restructuration qui prévoit 10.000 suppressions d’emplois.

Les manifestations, placées sous l’égide de la Fédération européenne de la Métallurgie (FEM), ont selon elle rassemblé 20.000 personnes à Hambourg (10.000 selon la police), 7.000 à Toulouse (5.500 selon la police), et 4.000 à Saint-Nazaire, Nantes et Méaulte.

Une “mobilisation importante”, s’est félicité son secrétaire général Peter Scherrer, qui a défilé vendredi à Paris avec 250 salariés parisiens d’Airbus et une délégation belge devant le siège de la maison mère EADS.

“Nous avons démontré aujourd’hui que les salariés parlaient d’une seule voix au niveau européen (…) Airbus est un projet européen qui exige une solution européenne”, a déclaré M. Scherrer.

En Allemagne, où 3.700 suppressions de postes et la vente de deux à trois usines sont prévues, syndicats et responsables politiques ont réaffirmé leur opposition au plan de restructuration Power8. “Nous ne pouvons l’accepter”, a martelé le président du syndicat de la métallurgie IG Metall Jürgen Peters.

A l’usine de Laupheim, plus de 2.000 salariés ont fait une chaîne humaine autour des bâtiments, portant un coeur peint en rouge sur lequel était écrit “Airbus”.

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Le plan social chez Airbus

L’attitude des politiques et des syndicats français a été commentée avec une certaine amertume par le ministre pour l’Economie et le Travail de la ville-Etat de Hambourg, Gunnar Uldall. “Les Français ont fait d’Airbus un projet national. Il nous faut faire pareil, à travers un soutien politique et médiatique”, a-t-il dit.

La présidente d’IG Metall pour la région nord, Jutta Blankau, a elle réaffirmé la bonne coopération avec les syndicats français, après des commentaires critiques dans la presse allemande. “Le seul syndicat qui a une attitude +populiste+ est un tout petit syndicat proche de la direction”, a-t-elle expliqué, faisant allusion à la CFE-CGC d’Airbus à Toulouse.

A Toulouse précisément, une vingtaine de salariés allemands, drapeaux IG Metall en main, s’étaient mêlés aux 5.500 (chiffre police) à 7.000 (chiffre syndicats) salariés français rassemblés devant le siège de l’avionneur à Blagnac.

“L’impact des actions d’aujourd’hui va se faire sentir pendant des mois. Les salariés ont levé le pied et les avions ne sortent pas au rythme habituel”, a prévenu Jean-François Knepper, délégué central de FO.

De son côté, Xavier Petracchi, délégué central CGT, a brandi la menace “de blocages des chaînes” en cas de refus de négocier de la part de la direction.

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Des employés d’Airbus manifestent contre le plan de restructuration Power 8, à Hambourg, le 16 mars 2007 (Photo : Roland Magunia)

Dominique Voynet, candidate des Verts à l’élection présidentielle est venue apporter son soutien aux salariés toulousains.

A Méaulte (Somme), où 1.300 personnes travaillent chez Airbus, l’appel à la grève de deux heures a été suivi par 80% des salariés de la production, selon FO.

Le président d’Airbus Louis Gallois a assuré sur France Info que ce site n’était “pas menacé” et avait “l’avenir devant lui”. “C’est un site qui doit passer aux composites, nous souhaitons qu’un partenaire soit associé à ce passage et nous discuterons avec lui du rôle qu’il doit y jouer”, a-t-il dit.

Le plan Power8 ne prévoit “pas de licenciemments secs”, a-t-il rappelé.

En Espagne, environ 80% des 9.000 salariés ont participé à des rassemblements devant les sept sites Airbus-EADS-CASA, selon les syndicats.

 16/03/2007 15:48:12 – © 2007 AFP