Universal/BMG prêts à renoncer à Britney Spears pour plaire à Bruxelles

 
 
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Le logo d’Universal Music (Photo : John MacDougall)

[16/03/2007 14:11:17] BRUXELLES (AFP) Les maisons d’édition musicale Universal et BMG ont proposé à la Commission européenne de céder toute une série de catalogues, dont ceux de Britney Spears et de Bryan Adams, afin que celle-ci bénisse leur fusion.

Universal Music Publishing et BMG Music Publishing, filiales respectives du français Vivendi et de l’allemand Bertelsmann, “ont proposé un paquet significatif de désinvestissements à la Commission”, afin de répondre à ses préoccupations en matière de concurrence, a expliqué cette source à l’AFP, confirmant des informations parues dans la presse.

Parmi ces cessions figurent deux filiales de BMG: le label Zomba, qui détient un catalogue diversifié d’artistes tels que Britney Spears, Bryan Adams ou les Backstreet Boys, et le label 19 Music, éditeur des Spice Girls ou d’Annie Lennox.

La Commission prévoit de vérifier “très bientôt” l’efficacité de ces remèdes auprès des concurrents d’Universal et de BMG, et notamment auprès des labels indépendants, a indiqué cette même source, qui y voit “un signe” que “la Commission prend ces remèdes au sérieux”.

“Actuellement, les choses bougent”, reconnaissait vendredi une source européenne, selon laquelle une décision — feu vert sous conditions, ou veto — pourrait intervenir avant le 1er juin, date butoir fixée par la Commission.

De manière générale, pour ce genre d’enquêtes approfondies, la Commission n’attend jamais la dernière minute pour rendre son verdict, mais se prononce une à deux semaines avant l’échéance officielle.

Pourtant, chez Impala, qui représente les éditeurs et les producteurs indépendants, les plus menacés par l’extrême concentration du secteur, on restait prudent vendredi.

“Nous serions étonnés si la Commission acceptait une solution qui ne comprenne que des désinvestissements”, a ainsi réagi Helen Smith, secrétaire générale adjointe de l’association.

Selon elle, “si on veut parvenir à une solution -ce qui n’est pas garanti- il faudra un paquet incluant des désinvestissements importants, ainsi que des engagements de bon comportement, et des mesures spécifiques pour maintenir la concurrence des plus petits dans le secteur”.

D’après une autre source proche du dossier, des concessions seraient notamment nécessaires “sur l’accès au marché de la musique en ligne, où Universal est en position dominante”.

Du côté de chez Universal Music, le ton était plus assuré. “Nous continuons à travailler étroitement avec la Commission et restons confiants quant à un prochain feu vert”, a ainsi déclaré à l’AFP un porte-parole, Adam White.

Le projet de mariage entre Universal et BMG avait été annoncé le 6 septembre 2006, pour quelque 1,63 milliard d’euros.

Après un mois d’investigations préliminaires, la Commission avait considéré en décembre, sans grande surprise, que cette fusion soulevait “des doutes sérieux quant aux effets négatifs sur la concurrence dans un marché de l’édition musicale déjà concentré”. Elle avait alors ouvert une enquête dite “approfondie”.

Déjà leader dans la production musicale, avec une part de marché de 30%, Universal Music Group deviendrait en effet également numéro un mondial dans l’édition, en cas de fusion, avec cette fois quelque 22% du gâteau mondial.

 16/03/2007 14:11:17 – © 2007 AFP