[16/03/2007 17:18:36] PARIS (AFP) Les groupes de cosmétiques Clarins et L’Occitane veulent renforcer leurs liens en créant une coentreprise capable de réaliser des acquisitions conjointes de 500 millions d’euros, à l’heure où Clarins dit avoir aussi les moyens de réaliser seul des opérations de plusieurs centaines de millions. “Clarins et L’Occitane envisagent de créer une joint-venture pour mettre en place une politique d’acquisitions en commun dans une limite globale de 500 millions d’euros”, a annoncé vendredi Pierre Milet, secrétaire général de Clarins. Dans un entretien à l’AFP la veille, le président de L’Occitane, l’homme d’affaires autrichien Reinold Geiger, avait déjà indiqué que sa société “entrait dans une phase où (elle) s’intéressait à une éventuelle croissance externe”. Vendredi, lors de la présentation des résultats annuels de Clarins, Pierre Milet a précisé que les deux groupes venaient de signer “un protocole d’intention”, à mettre en place d’ici fin mai, prévoyant la naissance de cette coentreprise et une réorganisation de l’actionnariat de L’Occitane. La société de cosmétiques provençale et Clarins “trouveront des occasions d’acquisitions”, a assuré M. Milet, indiquant qu’elles avaient déjà “quelques idées en tête”, même si les cibles n’ont pas été approchées. Détenue à 50/50, la structure resserrera encore des relations nouées il y a six ans et qualifiées de “fructueuses” par M. Milet. Clarins et L’Occitane coopèrent déjà dans la recherche et développement et sont “capables de fabriquer ensemble certains produits” pour des clients communs, a-t-il rappelé. Dans la distribution, elles ont mis en place une coentreprise pour les marchés suisse et sud-coréen. “La croissance de L’Occitane avec son propre réseau de distribution est extrêmement intéressant et nous a permis de développer des boutiques”, s’est félicité Christian Courtin-Clarins, président de Clarins. L’Occitane compte aujourd’hui 911 points de vente dans le monde. Elle devrait afficher 320 millions d’euros de chiffre d’affaires (+25%) sur l’exercice 2006-2007 (clos fin septembre), dont 75% à l’international, a indiqué à l’AFP Reinold Geiger, son premier actionnaire. Le renforcement de ses liens avec Clarins va aussi passer par une progression de ce dernier à son capital, reconfiguré. Le protocole d’accord prévoit ainsi que Clarins possède fin mai 10,05% de la nouvelle holding de tête de L’Occitane (contre 5,18% début janvier). Sur les quelque 90% restants, environ 70% reviendra à l’équipe dirigeante, qui se renforce très nettement pour prendre en main la stratégie. Au-delà de sa coopération avec L’Occitane, Clarins veut aussi continuer à grossir seul. Interrogé pour savoir s’il envisageait des acquisitions, Christian Courtin-Clarins a répondu: “absolument”. Fort de fonds propres solides et d’une capacité à s’endetter, Clarins est en mesure de réaliser 600 millions d’euros de rachat, a même calculé Pierre Milet, toutefois évasif sur le profil d’une éventuelle cible. Optimiste, Christian Courtin-Clarins a néanmoins expliqué que la distribution spécialisée de cosmétiques (“distribution sélective”) devient “un marché compliqué” sur fond de concurrence acharnée. Le groupe “regarde” donc “ce qu’il peut faire” dans des réseaux de distribution dite “alternative”, comme les instituts de beauté ou les spas, qui permettent d’implanter une marque et une image. Sur le plan financier, Clarins s’est fixé pour objectif une croissance de ses ventes de 6% à données comparables (5,5% en 2006), soit “deux fois mieux” que le marché mondial des cosmétiques qui devrait selon lui progresser de 3%. |
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