quand
j’arrivai et demandai s’il était possible d’aller m’installer dans un hôtel
situé dans la médina, je ne croyais pas si bien dire, mon partenaire
m’emmena dans un palace construit avec les matériaux traditionnels dans la
vieille ville de Sanaa, la capitale du Yémen, cette curieuse vieille ville a
plus de mille ans et on y trouve des palais de plus de 5 étages qui ont plus
de 8 siècles et qui sont toujours habités, les constructions sont ocres et
la décoration un marron vif cerne de blanc qui donne aux ruelles un aspect
unique au monde ; on est dans une très vielle capitale mais a la conception
très moderne, par exemple près de chaque mosquée et il y en a dans la vielle
ville, il y a en contrebas un jardin et espace vert ou sont plantes les
arbres ancestraux : le palmier, le mûrier et les légumes et ces jardins sont
alimentés par les eaux de la salle d’eaux de chaque mosquée…. on
réutilisait les eaux depuis plus de 8 siècles dans cette ville.
Dans cette médina, aux ruelles tortueuses, les gens sont aimables et
accueillants et les portes des maisons sont toutes grandes avec une porte
d’accès très basse et on raconte que si ces portes sont très basses c’est
que pour le visiteur se plie avant de pénétrer dans la maison, comme s’il
devait faire une révérence à un lieu sacré qu’est la maison sous ces
latitudes et dans l’organisation de l’espace de la maison tout est structuré
pour séparer l’espace entre la gente féminine et la gente masculine et dans
le salon ou l’on vous reçoit on est dans une pièce oblongue et l’on s’assied
sur des matelas et des tapis et durant les après midi -en général de 14H à
18h les hommes sont dans les vapes sous l’effet du quat qu’ils machonnent
machinalement- et après la prière du Ichaa les gens se réveillent et ne se
couchent qu’après minuit.
Ainsi est ponctuée cette vie dans cette région que l’on dit pauvre mais
où je n’ai pas vu de pauvreté visible, cette région qui s’éveille
douloureusement au développement aux medias à Internet, à la télé et aux
autres défauts de la civilisation comme la voiture qui envahit la médina et
qui, à l’extérieur de la médina, cause de biens beaux embouteillages
Ceci n’est qu’un premier chapelet d’impressions sur une zone du monde qui
intrigue et où tous les excès existent et qui cherche encore sa voie entre
une modernité outrageuse des monarchies pétrolières et une authenticité qui
se perd lentement mais sûrement et qui n’est appréciée que par les quelques
touristes venus de loin se ressourcer à la recherche d’un passé qui se perd
…