Libre-échange : Accord d’Agadir, dernière ligne droite

 
 

eco261206.jpgEntré
en vigueur en juillet 2006, l’Accord d’Agadir de libre-échange, ratifié par
le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie, est, jusqu’à présent,
techniquement inapplicable.

En vertu de cet accord, les pays membres s’étaient engagés, en principe,
à éliminer, à compter du 1er janvier 2005, les droits de douane
sur leurs échanges réciproques. Depuis, la machine s’est grippée et l’accord
n’a pas évolué d’un iota si l’on excepte le secrétariat dont il s’est doté,
à Amman, et à la tête duquel, l’ex-PDG du Centre de promotion des
exportations (Cepex), Férid Tounsi a été récemment nommé.

Les experts des pays membres se réunissent régulièrement pour apporter les
dernières retouches sur certaines questions d’ordre technique relatives aux
circulaires d’application qui seront publiées, notamment, par les douanes de
chaque Etat signataire.

Est-il besoin de rappeler ici que, «pour que l’accord devienne
opérationnel, chacune des quatre douanes devra élaborer une circulaire
d’application qu’elle devra communiquer à ses homologues. Or, seules la
Jordanie et l’Egypte ont finalisé ces procédures, sans pour autant les
notifier à leurs vis-à-vis».

Concrètement, l’accord est toujours à la case de départ. Le Maroc, pays
initiateur de ce projet, traîne particulièrement du pied et impute ce retard
aux difficultés rencontrées par la mise en œuvre des accords de
libre-échange bilatéraux qui le lient avec les pays membres de l’Accord.

Les responsables marocains, qui continent toutefois à croire à cet
accord, expliquent simplement ce retard par un souci de «prudence». Le
ministre marocain du commerce a déclaré récemment à la presse égyptienne, à
l’occasion de la dernière réunion des experts (janvier 2007) qu’«il n’existe
pas de divergences de fond entre les Etats signataires».

Le projet se défend toujours bien. Car, en dépit des difficultés de mise
en application de l’accord, de nouveaux candidats ont entamé des
consultations en vue de leur adhésion : c’est le cas du Liban. L’Algérie,
par contre, continue à rejeter l’Accord et à lui préférer une intégration
horizontale par le biais de l’union du Maghreb Arabe (UMA). Est-ce encore le
signe indien ? Les Arabes sont-ils condamnés à ne rien réussir, du moins
dans les délais ?