[19/03/2007 11:13:39] TOKYO (AFP) La présidente du groupe d’électronique japonais Sanyo, l’ancienne présentatrice-vedette de la télévision Tomoyo Nonaka, a démissionné lundi pour “raisons personnelles”, a annoncé l’entreprise, qui fait actuellement l’objet de doutes concernant ses comptes. Le quotidien économique Nikkei avait affirmé, plus tôt lundi, que le conseil d’administration avait infligé un camouflet à Mme Nonaka en refusant, malgré sa demande expresse, d’ouvrir une enquête interne de grande envergure sur des irrégularités comptables dont est actuellement soupçonné Sanyo. Interrogé par l’AFP, un porte-parole du groupe a cependant démenti l’existence d’un tel désaccord. “Je ne pense pas que cela soit la cause directe de sa démission”, a-t-il assuré. Le groupe fait actuellement l’objet d’investigations de la part de la Securities Exchange Surveillance Commission (SESC), le gendarme boursier du Japon, pour des erreurs comptables commises en 2003-2004. La nature exacte de l’enquête officielle en cours n’a pas été divulguée. Selon les médias, Sanyo a estimé en 2003-2004 les pertes nettes de plusieurs de ses filiales à environ 50 milliards de yens (325 millions d’euros), alors qu’elles atteignaient en réalité 190 milliards de yens (1,2 milliard d’euros). Toutefois, toujours d’après les médias, les autorités japonaises ont dores et déjà exclu l’hypothèse d’une falsification volontaire, et n’envisagent d’infliger au groupe qu’une simple réprimande. Sanyo, de son côté, a annoncé fin février qu’il allait réviser ses comptes sur quatre exercices. Sanyo, qui traverse des difficultés financières, avait créé la surprise en annonçant en 2005 la nomination à sa tête de Tomoyo Nonaka, une ancienne présentatrice de télévision sans aucune expérience dans le monde des affaires. Peu après, le groupe avait annoncé un plan de restructuration prévoyant le licenciement de 14.000 personnes sur trois ans et le recentrage de Sanyo sur les technologies “vertes” et la défense de l’environnement. Mme Nonaka avait expliqué que son entreprise entendait désormais “écouter la voix de la Terre”. Tomoyo Nonaka, 52 ans, était l’une des très rares femmes à diriger une grande entreprise au Japon. “Nonaka a apporté de nouvelles idées mais elle avait très peu d’expérience en électronique. Au lieu d’une stratégie basée sur les produits, elle a adopté une stratégie plus abstraite, basée sur les slogans”, a commenté Tatsuya Mizuno, analyste chez Fitch Ratings à Tokyo. “Sanyo entre dans une période difficile. Il devra revoir sa stratégie ou en adopter une complètement nouvelle pour pouvoir concurrencer des poids lourds comme Matsushita, Sharp ou Sony”, a poursuivi M. Mizuno, selon qui Mme Nonaka était également mal acceptée parmi les dirigeants de son propre groupe. Outre la concurrence dans le domaine des portables et de la photo numérique, les difficultés de Sanyo sont largement dues à la destruction, en octobre 2004, de sa principale usine de semiconducteurs lors du violent tremblement de terre de la région de Niigata, dans le nord du japon. |
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