[19/03/2007 18:29:06] LANNION (AFP) L’équipementier chinois en télécommunications, Huawei, va installer un centre d’une vingtaine d’ingénieurs à Lannion, où Alcatel-Lucent doit supprimer 217 emplois, a-t-on appris auprès du groupe. Dans un communiqué, Huawei “prévoit d’au moins tripler ses effectifs (en France) sur les prochaines années pour atteindre environ 500 personnes”, avec notamment “l’ouverture de deux structures R&D”, à Lannion et Paris. Interrogé par l’AFP, Gaston Khoury, vice-président de la division Wireless en France, a précisé qu’outre l’installation d’une vingtaine d’ingénieurs à Lannion, une vingtaine d’autres seront implantés en région parisienne. Les effectifs aujourd’hui d'”environ 150 collaborateurs” en France devraient atteindre “environ 500 personnes” dans les trois à cinq ans à venir, a encore précisé M. Khoury. “Tout dépendra de nos activités”, a-t-il déclaré en soulignant que depuis 2003, date de l’implantation du groupe en France, les effectifs sont montés à 150. “Nous avons une approche très pragmatique”, a-t-il ajouté. “Notre arrivée à Lannion n’a rien à voir avec ce qu’il s’y passe, c’est concomittant”, selon M. Khoury, interrogé sur l’inquiétude des syndicats d’Alcatel-Lucent à l’annonce de cette arrivée. “Aujourd’hui nous avons une offre de produits qui paraît intéresser nos clients français et nous montons des équipes en France pour répondre aux besoins de nos clients”, a-t-il ajouté. L’annonce inquiète les syndicats d’Alcatel-Lucent, qui dénoncent la concurrence, déloyale selon eux, des équipementiers de pays à bas coûts, actuellement en plein essor. “Cette annonce est la cerise sur le gâteau. Il s’agit d’un concurrent direct”, déplore Marc Marandon, représentant CGT d’Alcatel-Lucent à Lannion. La montée des “nouveaux acteurs émergents” et la forte pression sur les prix sont parmi les arguments invoqués par la direction d’Alcatel-Lucent pour justifier son plan d’économie annoncé le 9 février de 12.500 suppressions de postes dans le monde, dont près de 1.500 en France. L’implantation de Huawei à Lannion a démarré début mars avec l’arrivée de quelques ingénieurs chinois, selon des sources locales. “Il y a des évolutions dans les implantations des équipementiers télécoms. Notre rôle est de faire en sorte que ces implantations se fassent” à Lannion, s’est justifié Joël Lejeune, vice-président de la communauté d’agglomération de Lannion. Il a cependant reconnu partager l’inquiétude des syndicats sur la capacité d’Huawei à casser les prix, avec des produits conçus en Asie, et à renforcer les difficultés des groupes européens. Avec des “produits déployés dans plus de 100 pays” et “plus d’un milliard d’utilisateurs”, Huawei, implanté en Europe -le siège social se trouve en Allemagne- depuis 2000, se définit comme “l’un des premiers fournisseurs mondiaux de réseaux de nouvelle génération pour les opérateurs télécoms”. Le volume de commandes pour 2006 s’est élevé à 11,5 milliards de dollars, dont 40% pour le marché chinois. Depuis deux ans, le groupe chinois, qui compte comme clients français France Télécom, Free, Neuf Cegetel ou encore SFR, réalise la majorité de son chiffre d’affaires hors de Chine. |
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