[20/03/2007 09:10:25] LA HAYE (AFP) Le groupe bancaire néerlandais ABN Amro, dont le titre s’est envolé sur fond de rumeurs, et la banque britannique Barclays ont confirmé lundi soir mener des “discussions préliminaires exclusives concernant la combinaison potentielle” de leurs activités. “Ces discussions sont le résultat d’un examen attentif pour créer un partenariat hautement complémentaire”, indiquent ABN Amro et Barclays dans deux communiqués séparés aux termes identiques. “Les discussions sont à un stade initial et exploratoire, et il ne peut y avoir aucun certitude qu’elles aboutiront à une transaction”, poursuivent les deux banques. ABN Amro, sous la pression de certains de ses actionnaires qui veulent la démanteler, semble être l’objet de toutes les convoitises, notamment de Barclays qui avait annoncé qu’elle dévoilerait ses intentions mardi. A la clôture de la Bourse d’Amsterdam, le titre ABN Amro avait pris 9,60% à 29,86 euros, alors que l’AEX grimpait de 2,10%. Selon la presse britannique et américaine, Barclays, troisième groupe bancaire du Royaume-Uni, pourrait proposer 80 milliards de livres (117 milliards d’euros) pour le rachat du groupe néerlandais. Barclays avait laissé planer le doute lundi en promettant de “clarifier sa position” mardi. Barclays réaliserait la plus importante fusion bancaire internationale jamais opérée en Europe et hisserait la nouvelle entité au rang de cinquième groupe bancaire au monde en termes de capitalisation boursière. Une fusion donnerait naissance à un nouveau mastodonte de 47 millions de clients et de 220.000 employés dans plus de 50 pays. Barclays ferait également office de “chevalier blanc” pour ABN Amro, contre les attaques de deux fonds d’investissements britanniques, The Children’s Investment Fund (TCI) –qui affirme détenir un peu plus de 1% du capital de la banque– et Toscafund. Ces deux “hedge funds” ont demandé qu’ABN se sépare de certains de ses actifs, voire un démantèlement de la banque, qu’ils jugent sous-valorisée en Bourse. Ce n’est pas la première fois qu’une fusion entre ABN Amro et Barclays est évoquée. Il y a deux ans déjà, cette possibilité avait déjà été envisagée mais elle aurait été repoussée par le PDG du groupe néerlandais Rijkman Groenink, qui aurait refusé que sa banque soit “absorbée” par une autre. “Il y a les différences culturelles, de législation, de gouvernance qui font qu’un des deux partenaires est toujours le +junior+”, avait-il dit. La capitalisation boursière de Barclays est supérieure (47 milliards de livres) à celle d’ABN Amro (36 milliards de livres), créant un déséquilibre. Cependant, la direction du groupe néerlandais n’a pas encore abandonné l’idée de se défendre seule. En marge de l’assemblée générale des actionnaires d’ABN Amro, qui doit se tenir le 26 avril, elle devrait proposer des mesures destinées à accroître la rentabilité de la banque: désinvestissements, réductions de coût, restructuration et probablement une nouvelle stratégie destinée à doper les bénéfices. Si cette kyrielle de mesures agrée les fonds d’investissements, un démantèlement ou un rachat pourraient être évités, une offre hostile de reprise n’ayant, selon le quotidien néerlandais De Telegraaf, que peu de chances d’aboutir, “car dans ce cas, les autorités de la concurrence font beaucoup plus de +difficultés+”. Si les fonds d’investissements maintiennent leurs exigences en dépit des mesures visant à accroître la valeur de l’action, ABN Amro “n’aura pas d’autre choix que le démantèlement ou d’être reprise”, poursuit le journal. Selon le quotidien Het Financieel Dagblad, le groupe néerlandais ING, le britannique Bank of Scotland et l’espagnol Santander sont d’autres possibles candidats au rôle de “chevalier blanc”. La presse américaine avance pour sa part les noms de BNP Paribas et Société Générale. Les deux établissements français, interrogés par l’AFP, se sont refusés à tout commentaire. |
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