[20/03/2007 10:01:46] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête approfondie sur le projet d’acquisition par SFR des activités françaises de téléphonie fixe et internet haut débit de l’opérateur suédois Tele2. La Commission craint en effet que cette fusion n’ait un impact négatif sur la concurrence dans le secteur de la télévision payante en France. Selon la Commission, une enquête plus longue “permettra d’examiner en détail les effets anticoncurrentiels qui pourraient résulter de cette opération sur les marchés de la télévision payante en France et de s’assurer que les intérêts des consommateurs ne seraient pas négativement affectés”. La Commission dispose dorénavant de 90 jours ouvrables, soit jusqu’au 2 août, pour étudier le dossier à fond. Elle pourra alors autoriser l’opération, avec ou sans conditions, ou opposer son veto. Tele2 est présent en France dans le secteur de la téléphonie fixe, de la téléphonie mobile, de la fourniture d’accès à internet et enfin dans la distribution de télévision payante par ADSL. Le rachat des activités françaises (hors téléphonie mobile) de Tele2 avait été rendu public le 3 octobre, pour 350 millions d’euros. Grâce à cette acquisition, SFR, qui est détenu à 56% par le français Vivendi et 44% par le britannique Vodafone, acquiert près de 300.000 clients ADSL et 3 millions de clients voix fixe, pour une activité dont le chiffre d’affaires a été évalué à 260 millions d’euros au premier semestre 2006. Ce rachat s’inscrit dans la stratégie “mobile centric” de SFR, qui souhaite construire des offres convergentes (internet, téléphonie, télévision) centrées autour de la téléphonie mobile. “Compte tenu de la position très forte détenue par Vivendi, via sa filiale Canal+, dans la télévision payante en France”, la Commission considère que “l’opération est susceptible de soulever des problèmes de concurrence” tant “sur le marché en aval de la distribution au détail de télévision payante que sur les marchés en amont de l’acquisition des droits de distribution des chaînes de télévision payante et de contenus audiovisuels”. En particulier, Bruxelles craint que ce mariage “n’entraîne un affaiblissement des opérateurs ADSL, qui constituent le principal vecteur de concurrence dans le secteur de la télévision payante en France, et se traduise ainsi, à terme, par une hausse des prix et une détérioration de la qualité de l’offre”. Durant la première phase de l’enquête, SFR et Vivendi ont soumis une première série d’engagements en vue d’éliminer ces problèmes. Mais les services européens de la Concurrence ont jugé ces engagements “inadéquats et insuffisants”. SFR et Vivendi ont alors soumis des engagements complémentaires, indique la Commission, mais “en raison de leur caractère tardif”, la Commission n’a pu les évaluer à ce jour. |
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