[20/03/2007 20:56:12] MARSEILLE (AFP) Un protocole de fin de conflit était en vue entre le port autonome de Marseille et les agents CGT du port, mardi soir, après une semaine de grève qui a de nouveau fortement perturbé l’activité du quatrième port européen. Le texte devait être mis au point dans la soirée avant d’être soumis mercredi aux salariés. Il devrait “faire état de discussions sur une charte de l’emploi public sur le port”, a indiqué sans autre précision le préfet de la région Paca, Christian Frémont, à l’initiative des discussions entre les deux parties. A peine remis de la grève qui l’avait paralysé à l’automne 2005, le port était confronté depuis le 14 mars à ce nouveau conflit qui avait démarré sur les deux terminaux pétroliers de Fos-sur-mer et Lavera avant de s’étendre à des terminaux de marchandises. En cause: le personnel du futur terminal méthanier que Gaz de France construit à Fos, pour accueillir des tankers deux à trois fois plus gros qu’actuellement. La CGT réclame des agents à statut portuaire, GDF veut que le travail soit, pour des raisons de sécurité, assuré par son propre personnel. Mardi, Gilles Bavuz, responsable du futur terminal GDF a été catégorique: “Il n’y a pas de discussion possible”, a-t-il dit, rappelant lors d’une conférence de presse que “depuis 37 ans, GDF exploite un terminal méthanier avec son propre personnel”. Depuis des mois, la direction du PAM (Port autonome de Marseille) tente de rentabiliser son immense zone portuaire, idéalement desservie, pour relancer son activité et cesser de perdre du terrain sur les grands ports du nord et ses deux concurrents directs en Méditerranée, Barcelone et Gênes. Le PAM, quatrième port européen, “est passé de 20% du trafic conteneurs en Méditerranée à 12% en dix ans”, a souligné le préfet. En janvier, les responsables du port faisaient preuve d’un optimisme raisonné sur l’avenir, en se félicitant que Marseille ait de nouveau franchi la barre des 100 millions de tonnes. Le Port a prévu des investissements de 161 MEUR en 2007, 155 MEUR en 2008 et 92 MEUR en 2009. Il en escompte un trafic supplémentaire de 23,5 millions de tonnes d’ici 3 à 5 ans. La grève a remis en question cet élan, selon l’Union des entreprises pour l’emploi (UPE), le patronat des Bouches-du-Rhône, qui craint qu’on y “mette un coup final”. L’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF), qui regroupe l’ensemble des professions et opérateurs du PAM, a déclaré redouter que “l’image du port se dégrade davantage”. Selon elle, une dizaine d’escales de porte-conteneurs, ont été déroutées, mettant l’activité portuaire “en péril, ainsi que les 40.000 emplois qu’elle génère”. Les pétroliers, qui avaient 33 navires en attente mardi, ont indiqué que le mouvement coûtait quotidiennement entre 15 et 50.000 dollars à chaque navire bloqué sur rade. Selon Jean-Louis Schilansky, délégué général de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), trois raffineries entièrement dépendantes du PAM pour leur approvisionnement étaient touchées mardi: Feyzin, au sud de Lyon, Reichstett en Alsace et Cressier en Suisse. Karlsruhe (Allemagne), qui s’approvisionne pour moitié à Trieste (Italie) eéit également concernée. La France ayant trois mois de réserves stratégiques, “on n’est pas encore au stade de la pénurie”, mais “revoir une grève comme celle-ci n’est pas souhaitable pour l’image du port”, a déclaré M. Schilansky. “Le PAM a tous les atouts pour se développer, il lui manque la fiabilité. Il faudrait maintenant qu’on fasse la preuve du contraire”, a déclaré à la presse Guy Janin, directeur général du PAM. |
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