[20/03/2007 11:44:21] TOKYO (AFP) Finies les courses éperdues dans le dédale des gares de Tokyo pour trouver la bonne compagnie, le tarif correct, la ligne à prendre: il est désormais possible d’emprunter presque tous les trains et bus de la mégalopole avec un seul ticket électronique sans contact. Beige et rose, cette nouvelle carte, baptisée “pasmo” et dotée d’une puce électronique sans contact (la Felica de Sony), permet de circuler à volonté sur les centaines de lignes de la plus grande ville du monde. En dépit du fait que ce gigantesque système de transports en commun soit géré par une myriade de compagnies privées. Avec le sésame “Pasmo”, le passager ne court plus le risque de se tromper de ticket lors de l’achat au distributeur: il lui suffit d’effleurer les lecteurs de puce sans contact installés sur les portiques à l’entrée et à la sortie des quais, ou à l’intérieur des bus. Le prix du voyage est déduit automatiquement sur la carte pré-payée, ou bien débité en fin de mois sur le compte bancaire de l’usager via la carte de crédit éventuellement associée. Le point fort de “Pasmo”, qui en fait un cas unique au monde selon ses promoteurs, c’est son immense champ d’utilisation. La carte permet d’évoluer librement dans le réseau aussi étendu qu’inextricable des moyens de transport, concurrents ou complémentaires, de l’agglomération tokyoïte. Mais “Pasmo” est aussi un porte-monnaie électronique, pour faire ses courses dans les magasins, ainsi qu’une carte de fidélité permettant d’accumuler des points, à l’instar des “miles” des compagnies aériennes. Elle a d’emblée été adoptée par 23 compagnies de métro ou de trains et par 31 compagnies d’autobus. Quarante-cinq autres sociétés de transports en commun ont l’intention de s’y rallier dans les prochains mois. Si elle simplifie considérablement la vie des voyageurs, “Pasmo” n’en a pas moins été un vrai casse-tête pour ses concepteurs. Trois années de travail et plus d’un an de tests ont été nécessaires pour mettre au point une gigantesque et très complexe infrastructure technique permettant “l’inter-opérabilité” entre compagnies. Ainsi, “Pasmo” est compatible avec Suica, la carte à puce sans contact lancée en 2001 par la plus importante compagnie ferroviaire du monde, JR East, et que possèdent déjà 19 millions de passagers. L’imbrication des réseaux de Tokyo est tel que les voyageurs sont souvent conduits à changer de train et de compagnie pour traverser la ville. La somme que débourse l’utilisateur de “Pasmo” doit donc être ensuite répartie entre les différentes compagnie de transport, au prorata des tronçons parcourus. En outre, il existe des dizaines de façons de se rendre d’un point à un autre. Et le chemin le plus court ou le moins cher n’est pas nécessairement celui choisi par les voyageurs, qui préfèrent parfois emprunter les compagnies avec lesquelles ils bénéficient de réductions personnelles. Pour mettre au point les algorithmes, une centaine de jeunes cobayes ont eu la tâche ingrate d’essayer pendant des mois des milliers de trajets. Le tout “pour vérifier que le système ne s’emmêlait pas les méninges dans les calculs”, selon un responsable, Tatsuo Fukuda, employé par la compagnie de trains Keikyu. Résultat: plus de 1,23 milliard de combinaisons recensées ! Un travail de Titan qui devrait payer. Selon un sondage réalisé début février, plus des deux tiers des habitants de Tokyo veulent utiliser “Pasmo”, parce que “la zone de couverture est large”, “qu’il ne sera plus nécessaire d’acheter des tickets” et qu’on peut rentrer chez soi même si l’on n’a pas un yen en poche. |
||
|