Smoby-Majorette : les salariés espèrent l’arrivée d’un investisseur

 
 
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Une usine de fabrication de jouets du groupe Smoby-Majoretten à Oulins en France, en 2006 (Photo : Alain Jocard)

[20/03/2007 16:22:22] LONS-LE-SAUNIER (AFP) Le numéro un français du jouet, Smoby-Majorette, objet depuis lundi d’une procédure sauvegarde, ne digère pas l’achat de son concurrent Berchet, alors que ses 1.300 salariés espèrent l’arrivée rapide d’un investisseur providentiel pour éviter un dépôt de bilan.

La procédure de sauvegarde “n’est pas une surprise. (Elle) permet au groupe de ne pas rembourser un prêt relais de 27 millions d’euros devant être honoré avant fin mars. Ce n’est que l’aboutissement logique des achats de Majorette et de Berchet”, a indiqué à l’AFP Gilles Rizzi, délégué CGT.

L’entreprise familiale jurassienne a tenté de rivaliser avec les géants mondiaux comme Mattel ou Hasbro, en achetant ses concurrents: Majorette-Solido en 2003 et Berchet en 2005.

C’est cette dernière acquisition qui, s’il le fait doubler de volume, pousse le groupe dans le rouge. Pour la première fois de son histoire, le groupe familial affiche une perte nette de 25,7 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros au cours de son exercice 2005-2006.

Les ambitions mondiales du PDG Jean-Christophe Breuil déséquilibrent la situation financière. Le groupe croule aujourd’hui sous une dette –300 millions d’euros selon les syndicats– douze fois supérieure à sa capitalisation boursière.

“Ce déséquilibre est aujourd’hui tel que le redressement de la situation d’exploitation du groupe s’avère insuffisant pour absorber les frais financiers générés par la dette”, a expliqué Smoby-Majorette.

Le placement en sauvegarde, pour une période de six mois, permet le gel des créances et du paiement des intérêts de la dette. Ce dispositif assure la poursuite de l’activité et le maintien de l’emploi.

Selon les syndicats, la direction a annoncé lundi lors d’un comité d’entreprise extraordinaire que le nom d’un investisseur devrait être connu d’ici une quinzaine de jours et que celui-ci serait “un partenaire à long terme”.

“On ne craint pas plus pour nos emplois qu’il y a huit jours. Nous espérons juste qu’un financier viendra réinjecter de l’argent frais dans le groupe mais resterait minoritaire”, a déclaré à l’AFP Pierre Gamonet, délégué FO.

“Il n’y a pas beaucoup de repreneurs qui ont la capacité de reprendre le groupe, à part Mattel ou Hasbro. Mais si c’est des fonds de pension américains qui détiennent l’entreprise, on sait que l’usine fermera bientôt”, a estimé Gilles Rizzi.

Lors du CE extraordinaire de lundi, la direction a assuré qu’il n’y aurait pas de licenciements, selon les syndicats. Le groupe emploie 2.750 personnes dans le monde, dont 1.300 en France.

“Les salariés sont endormis parce que le patron leur a dit qu’il y avait du travail. Chez Airbus aussi, ils ont du travail et regardez ce que ça donne”, a ajouté M. Rizzi.

 20/03/2007 16:22:22 – © 2007 AFP