[20/03/2007 20:14:32] LONDRES (AFP) Barclays et ABN Amro, tout en restant prudentes sur l’issue de leurs discussions de fusion, semblent néanmoins vouloir aller vite, et ont annoncé mardi avoir d’ores et déjà réglé des questions clés de la répartition des rôles au sein de la direction et de la localisation du siège de la future deuxième banque européenne. Après les premières rumeurs dans la presse dimanche, dès lundi soir, le numéro trois britannique et le numéro un néerlandais ont annoncé qu’ils étaient “en discussions préliminaires exclusives concernant la combinaison potentielle” de leurs activités. Ils ont indiqué que ces discussions étaient “le résultat d’un examen attentif”, et que le partenariat qui pourrait en résulter semblait “hautement complémentaire”. Mais ils ajoutaient que les discussions en étaient “à un stade initial et préparatoire”. Or, mardi après la clôture des bourses, les deux banques ont publié ensemble un communiqué montrant qu’elles avaient déjà bien avancé. Ainsi, la nouvelle entité — sixième banque mondiale et deuxième européenne avec une capitalisation de plus de 80 milliards de livres, 120 milliards d’euros — serait cotée à Londres avec cotation secondaire à Amsterdam, son président serait nommé par ABN Amro et son directeur général par Barclays, et son siège serait à Amsterdam. Barclays n’a pas voulu commenter les raisons de ce communiqué, laissant entendre qu’il répondait à une demande du régulateur néerlandais après des spéculations sur ces différentes questions. Il arrive en tout cas quelques heures après une réaction du fonds spéculatif TCI, petit mais très actif actionnaire d’ABN Amro, qui l’a poussé depuis un mois à “un démantèlement, une scission, une vente ou une fusion”, enfin n’importe quelle manoeuvre susceptible d’en doper l’action. Le fonds, qui a déjà obtenu un premier succès puisque cette agitation a fait fortement grimper le titre ABN depuis un mois, a néanmoins incité mardi ABN Amro à ne pas négliger “les éventuelles offres d’autres institutions fiables, de manière à obtenir le meilleur résultat pour les actionnaires”. Les analystes n’étaient pour leur part pas persuadés que le front uni montré par les deux banques mardi serait suffisant pour décourager d’autres approches. “Une autre banque a forcément déjà regardé du côté d’ABN Amro, et je serais surpris s’il n’y avait pas une autre offre”, a estimé Magnus Mathewson, analyste de la maison de courtage Hitchens Harrison. Les rumeurs ont mentionné récemment la britannique Royal Bank of Scotland, l’espagnole SCH, les françaises BNP Paribas et Société générale comme pouvant être intéressées par ABN. Barclays elle aussi a fait l’objet de rumeurs de rachat, et certains analystes verraient bien le rapprochement avec ABN précipiter les choses : “Si Barclays poursuit l’accord avec ABN, il deviendra trop gros pour être racheté, donc à présent, c’est maintenant ou jamais pour quiconque s’y intéresserait”, a observé Alex Potter de la maison de courtage Collins Stewart. ABN Amro a terminé en hausse de 3,54% à 31 euros mardi à la bourse d’Amsterdam pour une capitalisation de 57,177 milliards d’euros, et Barclays en hausse de 3,69% à 702 pence à la Bourse de Londres pour une capitalisation de 45,91 milliards de livres (environ 67,5 mds EUR). Le nouvel ensemble emploierait 220.000 personnes et compterait 47 millions de clients. |
||
|